A quoi pensent ceux qui ne lisent pas la poésie ?

Trois générations de femmes : Téta, la grand-mère, Fadwa, la mère, et Emné, la fille qui dit la tendresse de celles qui l’ont précédée. Les poèmes recousent les liens brisés par la guerre, la mort et l’exil.
Je suis fille de la fille
c’est à moi de consoler
à moi de porter les fleurs
les horizons
mon doigt indique les premiers nuages
rentrons à la maison Téta
nous reviendrons demain
enceintes d’un jour nouveau
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« Ma fille pleure les anémones, le cassis
et les calvaires du monde entier
il est temps de nourrir les rires malgré le Liban » (p. 22)
« Ma fille sait nommer les nuages
et prier la langue anonyme
corps jubilant
retourne enfin
ressac déplanté
à notre ciel où les étoiles se multiplient » (p. 41)
Le point de vue de l’autrice :
« Le figuier sous lequel nous dansions enfants a été coupé. Je ne savais plus où aller. Dans une tristesse que je connaissais par corps, j’ai fini par fuir sans montrer mon ombre. Dans la poésie, j’ai vu la possibilité d’habiter un lieu et d’y retrouver la tendresse des femmes qui m’ont élevée.«
Dans la poésie, j’ai vu la possibilité d’habiter un lieu et d’y retrouver la tendresse des femmes qui m’ont élevée. Écrire revient à les abriter. Comme un geste de maternité.«
Née en France en 1990, Emné Nasereddine a grandi au Liban. La danse du figuier est son premier livre. Elle vit à Montréal. Prix Emile Nelligan 2021 récompensant les poètes de moins de 35 ans – Finaliste au prix Leynaud 2022 – Finaliste au prix CoPo 2023.
Un recueil de poésies divisé en trois parties : trois femmes, Têta, la grand-mère, Fadwa, la mère et Emné la fille qui fait ressortir beaucoup d’émotions. Des poèmes qui nous font visiter l’enfance de l’auteure au Liban. Trois générations déchirées par la guerre. Un recueil écrit avec beaucoup de tendresse et de sensibilité.
LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/M.Christine
La danse du figuier – 113 pages – prix 12 € (parution 03/03/22)


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