Entre abstraction et figuration
«Je sais que ma vie sera un continuel voyage sur une mer incertaine […]. Nous verrons ce que les six mois qui suivent apporteront, et j’ai confiance […]»

Pour la première fois, sont rassemblés les textes et les croquis de jeunesse de Nicolas de Staël, récit de son voyage fondateur au Maroc, qui dura 15 mois de juin 1936 à octobre 1937 : quatorze lettres écrites à ses parents adoptifs, un cahier d’écolier où il dessinait et écrivait ses pensées et observations pêle-mêle, ainsi qu’un reportage sur le Maroc de quarante feuillets intitulés Les Gueux de l’Atlas, dont la moitié a été publié dans la revue belge de l’un de ses amis. La deuxième partie, inédite, a sombré dans l’oubli pendant près de quatre-vingt ans avant de ressurgir en 2016.
Nous publions ici la totalité du manuscrit.
Âgé de 23 ans, Nicolas de Staël écrit ce qu’il découvre et observe dans ce pays qui le fascine. L’élan nécessaire à la création est visible dans ses mots. La couleur, la lumière, l’espace, la musique, la joie, le doute, le risque, les questions profondément humaines et l’attention aux injustices sociales constituent le ferment de l’œuvre à venir. Les réflexions qui s’imposent au jeune artiste qui s’engage dans la peinture et voudrait rassurer ses proches apparaissent ici dans leur étonnante vérité.
Et nous, lecteur, observons à quel point pour la première fois, sont rassemblés les textes et les croquis de jeunesse de Nicolas de Staël, récit de son voyage fondateur au Maroc.
Si vous n’avez pas eu l’occasion ou la chance de voir l’exposition Nicolas de Staël, au Musée d’Art Moderne à Paris, qui se termine le 21 janvier. Vous pourrez, grâce à ce texte écrit pour une revue « Les Gueux de l’Atlas » lire et relire les courriers écrits à ses proches puis son cahier de notes et apprécier les dessins, les silhouettes d’hommes, de femmes et d’enfants, de portes de casbahs qui illustrent cet ouvrage et ces feuillets inédits.
Profitez de cette luminosité et de ces belles descriptions, de ces odeurs de fleur d’oranger, des couleurs, « ces habits bleus qui semblent faire partie du ciel » : « Les femmes berbères sont vêtues de bleu, ce bleu reflète l’ombre orageuse des montagnes » (p. 53) – « Semblable au démon une mendiante à demi-nue, son corps d’azur, les linges bleus ont déteint. » (p. 67) – « Elles revenaient royales, aux vêtements de couleurs portant sur la tête simplement un grand amas de branches, d’or dans le couchant. » (p. 66).
Nicolas de Staël aime ce peuple berbère et sa culture. UN TRES BEAU TEXTE qui nous rapproche de l’artiste ! Vous pouvez compléter cette rencontre avec le catalogue de l’exposition et ces ouvrages présentés ci-dessous :




LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/M-Christine
Marie du Bouchet, coordinatrice du Comité National de Staël, a été commissaire de l’exposition Nicolas de Staël en Provence avec Gustave de Staël. Elle est l’auteure de Nicolas de Staël, « Une illumination sans précédent » chez Gallimard.
Voyage au Maroc – Nicolas de Staël – 192 pages – Parution 05/10/23 – prix : 22 €


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