14 – 15 – 16 OCTOBRE 1793 : Un procès éclair !
« JUGER LA REINE »
« La mort de la reine fut un crime pire que le régicide ». (Napoléon)
Bien sûr, on connaît tous la fin de cette triste Histoire ! Nous allons donc vivre trois jours et deux nuits au plus près de Marie-Antoinette, mère de famille, dauphine, puis reine de France, âgée de 38 ans.
Au cours de cet essai historique, nous serons plongés dans le monde inconnu de ceux qui ont jugé et condamné la reine, tout au long de ces trois jours.
C’est en travaillant sur des archives inédites, à partir de notes d’audience prises par un greffier anonyme du tribunal révolutionnaire notant au fur et à mesure les questions du président du tribunal, des jurés et les réponses de Marie-Antoinette, qu’Emmanuel de Waresquiel tente de nous aider, à mieux comprendre ce que fut le procès de la reine, mais aussi mieux comprendre la Révolution.
« Pourquoi est-ce que le procès de Marie-Antoinette, reine déchue, Marie-Antoinette de Lorraine Autriche est-il aussi important ? Pourquoi s’y est-il intéressé ? Pourquoi en a-t-il écrit ce récit ?. Parce ce que ce sont deux mondes qui s’affrontent, qui se parlent, qui s’entendent mais qui se haïssent : le monde de la Monarchie et le monde de la Révolution. »
Ce récit sobre que nous livre l’auteur qui a mené son enquête avec brio, s’est concentré sur les jurés, les juges, les gardes, sur les personnes qui participèrent à cette parodie de justice, notamment sous l’autorité de l’accusateur public, en la personne de l’infâme Fouquier-Tinville. Quant au public, il est surtout composé « de ces femmes qui avaient pris pour mission d’accompagner de leurs insultes les condamnés à l’échafaud » (Lamartine)
L’auteur décrit le cadre et retrace avec quelques rappels, ce que fut la vie de la reine. Nous sommes à la fois dans la cellule de la Conciergerie, dans la salle du tribunal, l’atmosphère est pesante, c’est étouffant ! A partir des minutes de ce procès éclair, l’auteur nous restitue le climat politique du moment, nous dévoile les questions humiliantes posées à l’accusée et ses réponses dignes. Nous suivons l’itinéraire de la charrette pour le dernier voyage (que l’auteur a parcouru lui-même à pied).
Rien n’échappe à l’historien, on perçoit qu’il a beaucoup de compassion pour cette reine de France.
En refermant ce livre, on peut tout à fait se demander comment tous ces gens ont pu traverser cette époque complètement folle. « On a beaucoup écrit que le procès de Marie-Antoinette était inutile, qu’il était odieux parce qu’inutile. Une fois de plus, Chateaubriand s’est fait le chantre de cette ignominie : « Le premier crime de la Révolution est la mort du roi, mais le crime le plus affreux est la mort de la reine. »(p.75)
Ce livre se lit avec beaucoup d’émotion. C’est un ouvrage passionnant, retraçant le procès de la Reine Marie-Antoinette, qui en fait, est un procès politique dans lequel Marie-Antoinette est condamnée d’avance, même si elle ne le sait pas. Beaucoup de références littéraires, de réflexions politiques aussi.
Un livre dont il faut recommander la lecture.
Marie-Christine
Juger la reine – Editions Tallandier – Prix : 22,50 €
Emmanuel de Waresquiel, Docteur en histoire et chercheur à l’Ecole pratique des hautes études, est l’auteur d’une œuvre imposante sur la Révolution, l’Empire et la Restauration. Ses biographies de Talleyrand (2003) « Texto », (2015) et de Fouché (Tallandier/Fayard) (2014) ont été couronnées à de nombreuses reprises et ont connu un succès retentissant.