UN DUO SURPRENANT !

Les deux personnages principaux d’abord aux noms un peu trompeurs :
– Fleur, 76 ans, une dame obèse et terriblement angoissée au point qu’elle ne peut qu’à peine sortir de chez elle : une phobique sociale. Seul, son vieux chien Mylord, très laid mais si beau pour elle, obèse lui aussi, lui tient compagnie. Elle tient une sorte de journal conseillé par le « bon Docteur Fiodorrr (!!) Borrrodine (!!) qui lui prescrit tranquillisants et somnifères…une véritable pharmacie. Aussi bavarde à l’écrit qu’à l’oral, elle s’égare, elle s’égare !
– Harmonie, 26 ans, atteinte du syndrome Gilles de la Tourette (que Fleur a compris Tabourette !), c’est-à-dire que son langage est ordurier malgré elle et qu’elle ne peut s’empêcher de s’agiter beaucoup.
Elles vont se rencontrer, s’entraider et vont être rejointes par une bande improbable de « bras cassés ». Comme la majorité est féminine, elles vont se donner le surnom de « bracassées. » Tous sont en effet inclassables, déclassés et entraînent le lecteur dans des aventures souvent rocambolesques mais très touchantes. Il ne faut pas oublier Monsieur Poussin, bientôt 104 ans, qui, de sa fenêtre, photographie les gens qui passent de manière à les rendre beaux.
Cela ne se raconte pas, il faut lire.
« Dans ce roman il y a de la musique russe, un petit chien en surpoids, des gens un peu fêlés ou que la nature n’a pas épargnés, des monstres improbables, de très beaux portraits en noir et blanc qui permettront une belle exposition, de la traîtrise, du drame et malgré tout de la TOLÉRANCE. »
C’est le regard que l’on porte sur les autres qui compte et tout peut changer.
Les personnages crées par Marie-Sabine Roger ne sont pas guéris mais ils se sentent moins seuls donc un peu mieux. Ils ont des buts et se replient moins sur eux-mêmes.
Ils se découvrent aussi, telle Fleur qui ne se connaissait pas ce talent de danseuse que tout le monde admire.
Donc vous voyez, c’est plus profond que cela peut le paraître. Ce n’est pas du tout superficiel. C’est plein d’humour, de dérision sur soi-même aussi, plein d’émotion aussi mais sans aucun pathos.
« Ce roman profondément humaniste donne une vision positive de la différence, refusant le regard excluant et prônant la chaleur du collectif. » C’est une bonne lecture.Un joli roman réjouissant sur la différence et le regard qu’on lui porte.
M-José/Librairie Doucet/M.Christine
« les bracassées » – 320 pages – Prix : 20 € (paru le 22/08/18)
Les romans de Marie-Sabine Roger ont remporté de nombreux prix et sont traduits à l’étranger avec succès. Deux d’entre eux ont été adaptés au cinéma par Jean Becker, « La tête en friche » et « Bon rétablissement. »