Le Grand Art – Léa Simone Allegria – Éditions J’ai lu (poche) ou Éditions Flammarion (GFormat)

Qui dit mieux ?

« La mort dans nos métiers est un heureux évènement » (Maurice Rheims)

Après « Loin du corps », Léa Simone Allegria écrivaine et galeriste, nous emmène dans les coulisses des salles des ventes, aux côtés de Paul Vivienne. Dans ce sublime deuxième roman, composé en trois parties, elle nous raconte l’histoire d’un commissaire-priseur un peu prêt à tout pour réussir un gros coup, avant sa sortie !

Le héros, dans « Le Grand Art », c’est Paul Vivienne, commissaire-priseur (appelés familièrement les co-co), il est proche de la retraite et est complètement largué avec l’arrivée d’internet, des réseaux sociaux, alors la vente en ligne, sans avoir vu les œuvres, il ne comprend pas qu’on puisse acheter comme ça ! La vente par téléphone, il connaissait. Les gens venaient voir sur place avant la vente, examinaient les objets et enchérissaient par la suite. Alors, Paul Vivienne, au bout du rouleau, avant sa sortie définitive, va tenter un bon coup ! Et le roman commence ainsi :

Alors que Paul Vivienne consulte son journal et lit d’abord la rubrique nécrologique, car pour lui, dès qu’il y a un décès, il y a vente possible et que son fond de commerce ce sont les « 3 D », c’est-à-dire les Dettes, les Divorces et les Décès ! Il y a chance d’aller « dépouiller » un château, un appartement, une belle propriété ! Il appelle ça « dépouiller » mais en fait, ça ne fait que changer de mains et c’est une nouvelle vie pour les biens des familles !

Paul Vivienne va donc s’envoler pour l’Italie, en Toscane car un certain Benvolio Cassaí, propriétaire d’un château, près de Florence, a rendu l’âme.

A la suite de l’ enterrement, il a trouvé un mystérieux retable « La Vierge au rouge-gorge » au fond de la chapelle, un retable peint par un florentin inconnu. La datation est estimée au début du XVème siècle mais c’est antérieur à l’invention de la perspective par Brunelleschi. Et on sait que la perspective a été inventée entre 1415 et 1425 ! Le premier a l’avoir utilisée c’est Masaccio qui était très jeune et là, le retable serait antérieur. Vasari dit, un siècle plus tard c’est Brunelleschi qui l’a inventée mais il était trop jeune, il avait 14 ans. Donc, on va chercher et c’est l’experte en tableaux anciens, Marianne Javert qui va mener l’enquête et se lancer à la recherche de l’auteur du tableau. Soit c’est un vrai, soit c’est un faux ?. Et bien sûr, elle va trouver.

Le problème c’est que plus personne en salle des ventes ne s’intéresse aux reliques de cette époque ! Proposez plutôt aux collectionneurs des BD, des planches originales de Hergé, des photos, pas de problème !

Alors, Paul Vivienne qui n’est plus en phase avec son temps, avec son époque veut prouver à la maison d’Auctionès et à tout le monde qu’il réussira à faire grimper la côte d’un retable du quattrocento qui effectivement n’intéresse plus personne et pour lui c’est un enjeu de taille. Réussira t-il ?

Vous le saurez en lisant ce roman qui se lit comme une intrigue qui est très bien construite. Touche par touche, Léa Simone Allegria multiplie les rebondissements et étonne le lecteur. Vous vous divertirez en salle des ventes avec l’impression d’être au théâtre ! La tension monte crescendo en même temps que les enchères ! C’est passionnant et richement documenté. Vous voyagerez entre Paris, Florence et la salle des ventes. Vous apprendrez le jargon de cette profession et vous connaîtrez un peu mieux les coulisses de ce monde si secret !

Cette lecture sera l’occasion de se poser de nombreuses questions : origine des œuvres ? authenticité ? qu’est-ce qui peut faire monter la côte d’une œuvre, d’un artiste ?

C’est une plongée fascinante dans le monde de l’Art. UN ROMAN TRÈS ENRICHISSANT dont l’œuvre est signée Léa Simone ALLEGRIA ! Bravo à Léa Simone Allegria, ce deuxième roman c’est du Grand Art !

LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/Marie- Christine

Artiste, mannequin, galeriste à Paris et New York, Léa Simone Allegria fait de l’art son terrain de jeu. « Loin du corps » (Seuil, 2017) explore la fabrique des muses et des modèles. « Le Grand Art » est son second roman.

« Le Grand Art » 352 pages (grand format) – prix : 20 € (parution 04/03/20) – Petit format J’ai Lu – prix 7.70€ (parution 09/06/21)

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