Les deux Beune – Pierre Michon – Éditions Verdier –

Comme un long poème…érotique

4ème de couverture : « L’accouplement est un cérémonial – s’il ne l’est pas c’est un travail de chien.»

Au début des années soixante, un jeune homme est nommé instituteur dans un village du Périgord, le pays des grottes préhistoriques, entre Les Eyzies et Montignac. Dense, tendu, plein de fulgurances et d’emportements le roman fait de cette terre l’espace à vif d’une quête amoureuse. Yvonne*, la belle buraliste, porte en elle la brûlure du désir, tout le mystère de la différence des sexes – l’origine du monde.

Yvonne* (elle était grande et blanche, c’était du lait…)

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Pierre Michon, l’écrivain creusois après avoir écrit « La grande Beune » (paru en 1996) nous livre une extension, deux décennies plus tard, en ajoutant « La petite Beune », une suite qui surgit en seconde partie de ce livre. La Beune est une rivière qui coule au cœur d’un village du Périgord au pays des Grottes préhistoriques.

Et voilà « Les deux Beune » réunit !

« Entre Les Martres et Saint-Amand-le-Petit, il y a le bourg de Castelnau, sur la Grande Beune. C’est à Castelnau que je fus nommé, en 1961 : les diables sont nommés aussi je suppose, dans les Cercles du bas ; et de galipette en galipette ils progressent vers le trou de l’entonnoir comme nous glissons vers la retraite. Je n’étais pas encore tombé tout à fait, c’était mon premier poste, j’avais vingt ans. Il n’y a pas de gare à Castelnau ; c’est perdu ; des autobus partis le matin de Brive ou de Périgueux vous y larguent fort tard, en bout de tournée. J’y arrivai la nuit, passablement ahuri, au milieu d’un galop de pluies de septembre cabrées contre les phares, dans le battement de grands essuie-glaces ; je ne vis rien du village, la pluie était noire. Je pris pension Chez Hélène qui est l’unique hôtel, sur la lèvre de la falaise en bas de quoi coule la Beune, la grande ; je ne vis pas davantage la Beune ce soir-là, mais par la fenêtre de ma chambre me penchant sur du noir plus opaque je devinai derrière l’auberge un trou. » (extrait p.11)

A travers le fantasme d’un jeune instituteur pour la buraliste de son village, Pierre Michon trouve ici le prétexte d’un désir ardent déployé dans une langue brûlante à nulle autre pareille. Ça se passe à Castelnau, ça parle de chair, de saisons, d’érotisme, de pêcheur, de rivières, de sensualité, de grottes, de renard, les limandes de Jean le pêcheur, Mado…. L’étourdissement et la violence sensuelle du désir du narrateur et de l’ivresse de JeanJean qui traque les carpes dans la Beune !

LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/M. Christine

Pierre Michon est né en 1945. A Clermont-Ferrand, il fait des études de Lettres et consacre à Antonin Artaud un mémoire de maîtrise. A 37 ans, il entre dans la vie littéraire avec la publication des « Vies minuscules » qui obtient le prix France Culture (1984) – « Rimbaud, le fils » ensemble de textes courts sur la destinée d’Arthur Rimbaud puis dans une veine romanesque « La Grande Beune » en 1996 et « Abbés ». En 2009, il publie « Les Onze » dans lequel il évoque l’histoire du peintre Corentin et celle de la Révolution française. Pour ce roman, il reçoit le grand prix du roman de l’Académie française en 2009.

Les deux Beune – 156 pages – prix : 18.50 € – (Parution : 23/03/23)

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