Sur les traces d’un jeune résistant

Sur le mur de sa maison, nouvellement acquise, un ancien relais de poste dans la Drôme provençale, Hervé Le Tellier découvre un nom inconnu gravé sur une pierre de sa demeure. A partir de là, c’est toute une réflexion sur la bêtise humaine et l’intolérance qu’il va coucher sur le papier, rapportant des faits qui lui ont été transmis ! Il nous rappelle de nombreux titres de films joués par des acteurs bien connus, qu’André Chaix aurait pu voir avec Simone, sa fiancée, dans la salle de la petite cité de Dieulefit, mais rapporte aussi des évènements, des titres de romans que l’on pouvait lire à cette époque.
A travers la vie de ce garçon, André Chaix, maquisard sous l’Occupation (maquis Morvan), l’auteur de « L’Anomalie » nous plonge dans la France des années 1930/1940 dans laquelle ce jeune résistant a grandi, aimé et combattu. Ainsi, l’auteur imagine et sort de l’oubli André Chaix mort pour la France. Ce héros n’aura vécu que 20 ans, deux mois et trente jours.
Ce livre est superbement écrit, illustré par quelques clichés et divers documents confiés à l’auteur. Un récit d’un grand humanisme dont l’écho avec notre époque résonne fortement.
« Sur la place du village de Montjoux, près de Dieulefit (Drôme), se dresse un monument aux morts comme il en existe dans chaque village de France. Sur ce monument, un nom, qu’Hervé Le Tellier retrouve gravé dans le crépi de la maison qu’il vient alors d’acquérir : Chaix André (mai 1924 – août 1944). »
« Je ne suis pas l’ami d’André Chaix, et aurais-je d’ailleurs su l’être, moi que presque rien ne relie à lui ? Juste un nom sur le mur. Chaix était un résistant, un maquisard, un jeune homme à la vie brève comme il y en eut beaucoup. Je ne savais rien de lui. J’ai posé des questions, j’ai recueilli des fragments d’une mémoire collective, j’ai un peu appris qui il était. Dans cette enquête, beaucoup m’a été donné par chance, presque par miracle, et j’ai vite su que j’aimerais raconter André Chaix. Sans doute, toutes les vies sont romanesques. Certaines plus que d’autres. Quatre-vingts années ont passé depuis sa mort. Mais à regarder le monde tel qu’il va, je ne doute pas qu’il faille toujours parler de l’Occupation, de la collaboration et du fascisme, du rejet de l’autre jusqu’à sa destruction. Ce livre donne la parole aux idéaux pour lesquels il est mort et questionne notre nature profonde, ce désir d’appartenir à plus grand que nous, qui conduit au meilleur et au pire. » H. L. T.
Romancier, dramaturge et poète, Hervé Le Tellier, auteur à succès, membre de l’Oulipo, il a obtenu le prix Goncourt 2020, pour son roman « L’Anomalie« publié aux éditions Gallimard et traduit dans le monde entier.
« Le nom sur le mur » – 176 pages – prix : 19,80 € – Paru le 18/04/24


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