Le monde n’a pas de fin est une ode à Karachi, l’hommage d’un « écrivain dans la ville » qui ne veut pas qu’elle soit réduite à sa violence. Il en rassemble les fragments pour voir au-delà des apparences et faire surgir le monde fascinant d’avant l’islamisation forcenée, d’avant les bombes. Dans le bus qui mène du centre ville à la mer, se croisent ainsi trois générations de personnages qui racontent leur histoire : le père magicien, l’écolier repenti, le Camarade poète Sukhanza, le caïd amoureux, le diseur de mauvaise aventure. « Quand on raconte une histoire à quelqu’un, nous sommes dans le même monde », écrit Bilal Tanweer et, avec lui, on aime cette ville bruyante et vivante en toutes circonstances.
Bilal Tanweer est un jeune écrivain pakistanais, également traducteur et féru de poésie ourdou. Le monde n’a pas de fin est son premier roman traduit, un texte puissant et prometteur sur la ville de Karachi, personnage omniprésent dans ce récit somptueux, hommage à une ville détruite. Aujourd’hui réduite à cet attentat dévastateur, il a voulu restituer la grandeur et la beauté de Karachi avant les bombes et l’islamisation. Le narrateur va nous raconter le destin de plusieurs personnes qui se croisent dans le bus juste avant l’attentat; trois générations qui racontent leur histoire dans un récit alterné : le père magicien, le poète, l’enfant, le caïd et le diseur de mauvaise aventure. Ils nous font partager leur amour pour cette ville bruyante et vivante, avant le drame. Bilal Tanweer veut nous prendre comme témoin en retraçant ces destins individuels. L’écriture est simple proche du parler ce qui donne une énergie incroyable à ces portraits d’hommes qui traversent ce récit, témoins d’un passé qui peut renaître de ses cendres.
Linda