Un dixième roman plein d’histoires :
Histoires d’amour, de pouvoir, d’espionnage, de lutte de classes et de guerre d’identités.
Karine Tuil, on la connaît depuis longtemps. Elle a écrit de nombreux romans. Sa spécialité sont des romans sur notre vie quotidienne, le roman social… avec des caractères très bien étudiés et ses difficultés quotidiennes. Vraiment chacun peut s’y retrouver.
C’est un livre choral et on va suivre quatre histoires qui bien évidemment s’emmêlent les unes et les autres. Quatre histoires qui pourraient être très différentes. Un soldat, officier de retour d’Afghanistan : sa patrouille s’est fait décimer. Il se retrouve à Chypre dans cet espèce de SAS de décompression où il doit se remettre, car il revient avec un gros syndrome de stress post-traumatique. Il va rencontrer une jeune journaliste (Marion Decker) qui vient enquêter sur ces soldats. Ils vont tomber éperdument amoureux. Bien évidemment, ils sont mariés chacun de leur côté. Cette jeune journaliste est mariée à un riche homme d’affaires qui s’appelle Vély1 mais qui est rattrapé par deux choses : le suicide de sa première épouse et surtout le fait qu’il s’appelle Lévy1. Et on lui reproche de ne pas l’admettre. Personne ne lui reproche sa judaïcité mais on lui reproche de ne pas l’accepter.
En fait, ces trois personnages vont être accompagnés par un quatrième que l’on peut croiser à la télévision ou sur les ondes : c’est le personnage homme politique. C’ est un éducateur. Il s’est occupé de notre soldat avant qu’il ne parte en Afghanistan. Il est devenu ministre et a un important secrétariat d’état. Du jour au lendemain, il est écarté du pouvoir. Il se retrouve à l’ombre et il est très difficile de continuer à vivre, de se regarder dans la glace.
Comment aborde-t-on cela ?
Ces quatre personnages vont rentrer dans cette ronde, dans cette vie quotidienne avec leurs soucis, leurs difficultés et ça va finir en apothéose. Bien évidemment ce n’est pas un livre à l’eau de rose, ce n’est pas un livre qui finira bien, mais c’est une tranche de vie absolument extraordinaire. Des personnages que vous garderez longtemps en mémoire. Ce livre est extraordinairement bien écrit.
- dans le livre « par souci d’intégration, les Lévy devinrent Vély ».
Je pèse mes mots en disant qu’avec »L’insouciance » Karine Tuil signe un très très gros pavé de la rentrée littéraire.
Je suis prête à parier que ce livre aura un prix dans cette fameuse course aux Prix Littéraires de fin d’année ! C’est une merveille ! Un grand plaisir de lecture. C’est un grand coup de coeur !
Marie-Adélaïde/Marie-Christine – (émission du 30/08/16 sur France Bleu Maine cliquez ici)
Karine Tuil a écrit : En 2000 « Pour le pire » chez Plon – 2001 « Interdit » – « Du sexe féminin » Plon-Pocket-Livre de poche et chez Grasset 2003 « Tout sur mon frère » – 2005 « Quand j’étais drôle » – 2007 « Douce France » – 2008 « La Domination » – 2010 Six mois, six jours » – 20103 « L’invention de nos vies » qui rata de près le Goncourt.