La nature exposée – Erri de Luca – Editions Gallimard – du monde entier –

erri de luccaL’art, la nature et les hommes !

« Comme tu peux le voir, il s’agit d’une œuvre digne d’un maître de la Renaissance. Aujourd’hui, l’Eglise veut récupérer l’original. Il s’agit de retirer le drapé. » J’examine la couverture en pierre différente, elle semble bien ancrée sur les hanches et sur la nudité. Je lui dis qu’en la retirant on abîmera forcément la nature.

« Quelle nature ? « 

**La nature, le sexe, c’est ainsi qu’on nomme la nudité des hommes et des femmes chez moi. »

Le narrateur, ancien mineur, alpiniste, sculpteur et passeur, vit dans un petit village au pied de la montagne. Sur le chemin des contrebandiers, la nuit il fait passer de l’autre côté de la frontière, des voyageurs désorientés, pour finalement leur restituer leur pécule à l’arrivée. C’est son secret ! Jusqu’au jour où rejeté du village,  il se voit contraint, à la suite d’une dispute avec son ami le forgeron, de descendre vers une ville portuaire. Sur la côte, il fait la connaissance d’un prêtre qui le sollicite pour restaurer un christ en marbre…, c’est-à-dire, ôter le drapé du christ en croix, afin de lui rendre « sa nature »**. Pour mener à bien sa tâche, notre narrateur n’hésitera pas à consulter un prêtre (approche de la signification symbolique du poisson),  un rabbin (astronome à ses heures) et même un ouvrier algérien (qui travaille dans une carrière de marbre). Trois visions, trois confessions différentes. Il n’hésitera pas non plus, à se rendre à Naples pour examiner les statues des dieux antiques.

Avec beaucoup de compassion et de poésie, Erri de Luca signe un roman profond qui explore la nature à la montagne, l’art et le religieux , sans oublier Naples….

Un texte très bref mais dense. Des réflexions sur le sacré et le profane, sur la place de la religion dans nos sociétés.

Marie-Christine

« La nature exposée » – Editions Gallimard – Traduit de l’italien par Danièle Valin – Prix : 16,50 €uros.

Né à Naples en 1950, Erri de Luca est écrivain, poète et traducteur. Il est l’auteur d’une œuvre abondante, publiée par les Editions Gallimard et partout dans le monde, dont les romans « Montedidio » (2002, prix Femina étanger) et « Le poids du papillon » (2011) ou plus récemment son recueil de textes autobiographiques « Le plus et le moins « (2016)

 – page 72 : le mot contrebandier me pousse à intervenir. Je pense que moi aussi j’ai réduit le bagage des traversées. Je dis qu’un livre sert de porte-bonheur, de compagnons de voyage, d’ange gardien. Il sert même de passeport à ceux pour qui il est sacré. Chez moi, à la frontière des hommes passent avec ces pages imprimées.

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