LA VIE DES FEMMES AU TEMPS DES TALIBANS.
Nous sommes à Kaboul en 2007 et les Talibans font la loi. Nadia Hashimi va nous conter l’histoire de deux femmes (Shékiba et Rahima) à un siècle d’intervalle. L’une est l’arrière grand-mère de la seconde. Les destinées de celles-ci vont se croiser et on va découvrir ce qu’est la condition féminine des femmes Afghanes. Avec un père toxicomane, Rahima issue d’une famille de cinq filles ne peut quitter la maison. Le seul espoir serait qu’elle devienne, selon une tradition afghane, une basha posh : petite fille travestie, se comportant comme un garçon, jusqu’à la puberté pour ensuite, retrouver son rôle de fille. Alors elle devient Rahim, est libre de sortir, échappe aux corvées et peut jouer au foot avec des garçons. Elle sera la seule de la fratrie à fréquenter l’école. Souvent, ces jeunes filles sont mariées contre leur gré, entre 12 et 14 ans, comme seconde, troisième ou quatrième épouse. Son père va la vendre à un homme aussi âgé que lui, alors qu’il possède déjà trois épouses ; deux d’entre elles feront souffrir Rahima, la traitant en esclave. Soumise, martyrisée par son mari et sa belle famille, elle ne se consolera qu’auprès de son fils et trouvera un peu de réconfort auprès de la deuxième épouse de son mari. La tante de Rahima, Khala Shaïma restée célibataire, en raison d’une infirmité, vit dans une ferme familiale (jusqu’au jour où sœurs, frères et père décèdent) ; elle se retrouve seule à travailler comme un homme, lui racontera l’histoire de Shekiba, leur bi-aïeule qui avait déjà tenté de résister au régime autoritaire des hommes et des harems. Cette histoire va marquer Rahima, lui servir de soutien, lui apporter un peu d’espoir aussi… et, ce sera sa force.
Le lecteur est complètement happé par cette histoire familiale. Un roman bien raconté qui nous fait entrer pleinement dans la vie de ces deux femmes afghanes pour lesquelles nous éprouvons beaucoup de sympathie à leur égard.
Marie-Christine.
« La Perle et la Coquille » de Nadia Hashimi a obtenu le prix des lectrices, en 2016.
Nadia Hashimi vit avec sa famille dans la banlieue de Washington, où elle exerce le métier de pédiatre. Ses parents ont quitté l’Afghanistan dans les années 1970, avant l’invasion soviétique. Ils sont retournés dans leur pays d’origine pour la première fois en 2002 avec leur fille. Un voyage marquant qui lui permet de découvrir sous un nouveau jour l’histoire et la culture afghanes dont ses romans sont imprégnés.
« La Perle et la Coquille » – Traduit par Emmanuelle Ghez – 7,90 €uros. – « Si la lune éclaire nos pas « – (2016) – « Pourvu que la nuit s’achève » (2017)