Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013 pour « Au revoir là-haut » vient de faire paraître, le second volume de sa trilogie, intitulé Couleurs de l’incendie.
Souvenez-vous, nous avons quitté les personnages là où ils en étaient dans cette après-guerre de 1914. Après leur grande arnaque, Albert quitte Paris et Edouard Péricourt, gueule cassée et artiste, meurt sous les roues de la voiture de son père.
Fin 2017 nous a offert un film extraordinairement beau et bien réalisé qu’il ne faudrait pas manquer.
Le deuxième volume de ce qui devient une saga, Couleurs de l’incendie, commence en 1927 à Paris.
Marcel Péricourt, le père, qui est à la tête d’un empire financier, vient de mourir. Madeleine, sa fille, qui avait épousé l’ex-lieutenant Henri d’Aulnay-Pradelle, de sinistre mémoire, va prendre sa succession.
Le couple est divorcé et l’ex-lieutenant a fait de la prison. Ils ont cependant eu un fils, Paul, qui a maintenant 7 ans.
Le livre débute donc par les obsèques fastueuses de Marcel Péricourt et Paul, de manière tragique et inattendue se jette par une fenêtre du second étage sur le cercueil de son grand-père. Il sera paralysé et en fauteuil roulant à vie. Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Beaucoup de questions se posent auxquelles l’auteur répondra petit à petit.
Madeleine ne connaît rien aux affaires et elle va s’appuyer sur l’homme de confiance de son père, Gustave JOUBERT qu’elle a refusé d’épouser. Sa dame de compagnie, son amie aussi, Léonce, organise tout pour elle et le petit Paul. André Delcourt a aussi un rôle important. Il fut le précepteur de l’enfant, il est l’ex-amant de Madeleine et il vit toujours dans la maison.
Tout y est : corruption, cupidité, ambition démesurée de l’entourage, trahisons, mensonges… Tout cela entraîne Madeleine dans une spirale infernale qui la conduira à la ruine et au déclassement social.
« Elle devra faire des efforts et déployer des trésors d’énergie et d’intelligence mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie ».
Nous sommes maintenant en 1933 : ce sont les premières « couleurs de l’incendie » qui va ravager l’Europe.
Il semblerait que Pierre Lemaître revienne à ses premières amours, le roman policier, car il y a mystères, enquête, détective privé dans cette histoire de vengeance d’où l’Histoire et les faits divers réels ne sont pas absents.
Nous retrouvons le même style efficace et impeccable, le même sens de l’humour, de l’ironie et du tragique.
C’est une excellente littérature populaire, au bon sens du terme et donc un très bon moment de lecture.
Marie-José/M. Christine
« Couleurs de l’incendie » – 400 pages – Prix : 22.90 €uros – Au revoir là-haut – livre de poche (8.60 €)