Une neige omniprésente qui avale le pays et les gens !….
Nathalie de la librairie Doucet nous présente « Le Poids de la neige » aux éditions de L’Observatoire, une nouvelle maison d’édition, créée il y a un peu plus d’un an, qui publie des livres de bonne qualité. Un roman de Christian Guay-Poliquin, auteur québécois.
« Le Poids de la neige » est son deuxième roman qui paraît en France, un roman assez envoûtant. Nous sommes dans un huis-clos qui vous hypnotise dès les premières pages. Au début, il ne se passe pas grand chose, il faudra attendre le dénouement…. Ce qui est déroutant c’est qu’on est dans un village enseveli sous la neige, complètement coupé du monde. Il n’y a plus de communication routière, plus de radio, plus de télévision. Ce qui est assez curieux, c’est qu’on ne sait pas non plus dans quel endroit du monde on se trouve. On peut supposer qu’effectivement, c’est au Canada puisque l’auteur est québécois mais en fait, on n’en sait absolument rien ! Tout comme on ne sait pas, à quelle époque on se situe ! Il n’y a aucune indication sur la modernité, sur les éléments. Ce village en retrait de la ville est complètement isolé. Seuls quelques habitants sont restés au village et le manteau neigeux s’épaissit au fil des chapitres…
On va suivre deux hommes qui sont bien malgré eux, confinés dans une maison un peu délabrée, ouverte aux quatre vents….. L’un deux, un jeune homme originaire du village vient, après des années, rendre visite à son père qui malheureusement est décédé avant son arrivée. Ce jeune homme se retrouve piégé dans le village enneigé, à la suite d’un accident. Les jambes brisées, il est secouru par les quelques villageois restés sur les lieux. Il sera confié à un vieux monsieur qui s’appelle Mathias, lequel est arrivé là, par hasard, bloqué lui aussi, par la neige. L’homme âgé a une femme avec qui, il a vécu 57 ans d’amour. Elle est malade et hospitalisée. Il lui rend visite quotidiennement. Alors qu’il a du mal à supporter l’état de santé de son épouse, il décide de prendre quelques jours, de partir en voiture mais s’est retrouvé bloqué dans ce même village. L’un des villageois (qui est le narrateur) invite cet homme à s’occuper du jeune blessé, à le soigner, à le nourrir…., lui promettant de retrouver sa femme dès lors qu’un véhicule pourra repartir vers la ville…. Tiendront-ils le coup ?
Nous sommes donc là, près du poêle à bois, avec ces deux hommes qui ne se connaissent pas, qui n’ont pas le même âge, pas le même vécu, qui doivent se chauffer tant bien que mal, à s’entraider, à échanger…. Cette cohabitation se passe entre amour et haine, entre attirance et rejet…..
Et je ne vous en dirai pas plus !
On est complètement embarqués par l’écriture poétique de cet auteur et c’est majestueux. Au bout de trois pages vous êtes dans ce livre et vous continuez la lecture. C’est absolument magnifique ! Il arrive à nous faire ressentir -et le titre est assez bien trouvé- le poids de la neige ! Vous savez, ce silence quand il neige, sans aucun bruit…, tout ce qui vous tombe dessus.. Il arrive à nous faire ressentir tout cela, dans ce huis-clos !
Ecoutez Nathalie interviewée sur France Bleu Maine en cliquant ici
Nathalie/M. Christine
Le Poids de la neige a récemment été salué par le prix du Gouverneur général (équivalent québécois du Goncourt) – 260 PAGES – Prix : 19 € – « Le poids de la neige » est son deuxième roman.
Né en 1982 à Saint-Armand (Canada), Christian Guay-Poliquin a publié son premier roman en 2013 : « Le fil des kilomètres » chez la Peuplade. L’ouvrage est paru en France en 2015 chez Phébus et a été réédité par la bibliothèque québécoise.