LA MILLE ET DEUXIÈME NUIT
Carole GENEIX a fait des études de Lettres. Elle a vécu d’abord en Corée du Sud et en Russie avant de s’installer aux Etats-Unis. Elle est passionnée par la Belle Époque et les Ballets russes.
Il s’agit de son premier roman policier.
Est-ce totalement un roman policier ? On pourrait dire que non, on n’y vient d’ailleurs que peu à peu. Le meurtre n’arrive qu’à la page 93.
Ce qui est extraordinaire dans ce livre c’est l’ambiance de la Belle Époque si chère à l’auteure.
Nous sommes en 1912 et le couturier Poiret est le roi de la mode. Il organise des fêtes fastueuses dont celle de La Mille et Deuxième Nuit qui a réellement existé.
Tout est historiquement vrai dans ce roman, depuis la ligne de parfum lancée par Poiret, en passant par sa femme Denise qu’il a complètement « modelée » pour être la « vitrine » de la maison de couture, en passant encore par le célèbre Bertholet, policier toujours connu de nos jours pour ses découvertes scientifiques, jusqu’au voyage inaugural du Titanic qui se terminera comme on le sait et qui a son importance dans le roman.
C’est aussi le nationalisme, l’antisémitisme et tous ces démons qui vont faire s’effondrer l’Europe.
Les personnages qui gravitent autour du crime sont évidemment inventés mais tout à fait crédibles tant ils se fondent parmi les autres.
Une comtesse russe extravagante accompagnée de son secrétaire et confident, russe également et juif, qui a dû fuir les bolcheviques, se trouve être la victime. Lors de cette fête La Mille et Deuxième nuit, elle porte ses plus beaux bijoux dont une rivière de diamants offerte par un admirateur. Lors de la soirée elle est retrouvée sans vie et la parure disparaît pratiquement sous les yeux de l’assistance.
L’assassinat est il lié au vol ? Plusieurs personnages sont suspects et la police enquête. L’auteure a très bien construit et mené l’affaire.
L’écriture est parfaite, riche, liée à une certaine lenteur très agréable qui permet de profiter pleinement de tous les détails que Carole Geneix a su si bien nous restituer.
C’est très documenté, le lecteur apprend beaucoup sur ce monde de la mode et aussi de l’insouciance qui conduit à des dépenses, à des comportements fous de la part d’une certaine société.
On est baigné avec délice dans un autre temps, dans cette atmosphère dela Belle Époque. On est fasciné !
Marie-José/M.Christine
« La Mille et Deuxième nuit » – 350 pages – Prix : 19.50 € – Cliquez ici et lire l’article du journal de l’Orne.