« Bonjour, je m’appelle Stradi »
Stradi, comme stradivarius et c’est le surnom du personnage principal du deuxième roman de Gilles Marchand :
« UN FUNAMBULE SUR LE SABLE »
Cela fait partie de ces livres qui font du bien et la grande qualité ici, c’est que c’est traité avec beaucoup d’originalité.
Ce sont les enfants, à l’école, qui ont surnommé le petit garçon Stradi. Auparavant il ne sortait pas et était surprotégé par sa famille.
Il faut dire qu’il est né avec un violon dans la tête, un vrai violon qui joue de la musique !
Gilles Marchand a choisi cette « curiosité » pour traiter du handicap, de la différence, sans mettre en avant un problème existant particulier. Cela n’existe pas et ne peut pas exister et l’auteur peut ainsi laisser libre cours à son imagination et à sa fantaisie.
Bien sûr les médecins ne comprennent pas et ne peuvent pas prévoir les réactions du violon.
D’ailleurs, est-ce un don ou un handicap ? Le violon se met à jouer dans toutes les circonstances et donne même à Stradi la possibilité de converser avec les oiseaux .
Cependant dans notre monde tout ce qui est hors-norme fait penser à la folie. Donc après la curiosité, les moqueries, l’indifférence, il faudra vivre l’exclusion.
Les thèmes sont sérieux mais Stradi fait face avec beaucoup d’optimisme, même si souvent « il fait semblant ».
Il a un ami fidèle aussi, Max, qui traîne sa jambe avec difficulté. Leur différence leur permettra, à l’un et à l’autre, de bien se comprendre et de pouvoir tout se dire.
Stradi va également vivre une très belle histoire d’amour avec Lélie mais nous nous demandons bien ce que devient le violon dans le crâne du héros. (Vous devez lire pour savoir !)
Il s’agit d’un roman entre onirisme et réalité, poétique, fantaisiste, délicat. Les personnages qui entourent Stradi sont loufoques et il est certain que l’on n’en rencontrera que fort peu dans la vie réelle.
Gilles Marchand a certainement lu Boris Vian car nous sommes dans un monde similaire à celui de « L’écume des jours », sans plagiat aucun.
« A vrai dire, je me suis toujours senti comme un funambule. J’ai avancé dans cette société en prenant mille précautions. Légèrement au-dessus, un peu au-dessous ou complètement à côté, je ne sais trop où, mais jamais en son sein. Je me suis maintenu en équilibre tant bien que mal, sachant que je pouvais chuter à tout instant. J’aurais pu considérer mon violon comme un don de la nature mais il était trop lourd à porter. J’ai avancé dans la vie comme un funambule sur le sable, avec un don que je ne pouvais pas utiliser, empêtré et maladroit. »
De l’invention, des jeux de mots, des larmes et beaucoup de sourires.
Si vous aimez sortir du quotidien, vous aimerez !.
Marie-José/M.Christine
Gilles Marchand a notamment écrit « Dans l’attente d’une réponse favorable (24 lettres de motivation) et coécrit « Le Roman de Bolaño » avec Eric Bonnargent. « Une bouche sans personne », son premier roman, paru en 2016 .
Un funambule sur le sable – 354 pages – Prix : 19.50 €