Je suis Jeanne Hébuterne – Olivia Elkaim – Editions Stock

je suis Jeanne Hébuterne 2JEANNE, UNE MUSE AMOUREUSE ET TOURMENTÉE !

Sans le savoir, tout le monde connaît Jeanne HébuterneModigliani l’a en effet peinte d’innombrables fois. Mais, qui était-elle vraiment ?  Découvrez-la, en lisant : « Je suis Jeanne Hébuterne » !hébuterne 1

L’histoire d’amour romancée entre Jeanne Hébuterne et Amadeo Modigliani commence en décembre 1916. L’auteur nous plonge donc dans le Paris de la Première Guerre mondiale, et la première phrase du livre d’Olivia Elkaim s’ouvre ainsi : « Hier soir je suis tombée amoureuse d’Amadeo Modigliani ». [Je descendais l’escalier étroit de l’académie…… Je l’ai croisé dans la pénombre]. Jeanne a 18 ans, elle est inscrite à l’académie Colarossi où Modigliani, le jeune peintre juif  italien y dispense des cours de peinture. Elle lui sert de modèle mais elle peint aussi et signe JH.

« Mon corps se dérobe, mon âme vagabonde entièrement aspirés pour n’exister qu’immobiles et figés sur les tableaux de Modigliani ».

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Elle se veut peintre comme son frère André qui dénigre l’intérêt de sa sœur pour l’avant-garde, ce frère qui la verrait plutôt intégrer un couvent. Elle cherche à s’émanciper de ses parents et de son frère André, parti à la guerre, pour qui cette liaison est vécue comme une infamie. Elle choisira de quitter sa famille bourgeoise, son milieu bien-pensant, pour vivre pleinement son grand amour pour la peinture, dans le milieu des artistes « maudits », menant une vie de bohème, dans le quartier Montparnasse. Une vie de misère avec Modigliani, (« Modi » ce peintre « maudit » comme l’appelait Chaïm Soutine) de quinze ans son aîné, cet artiste à la santé précaire, (toxicomane, alcoolique). C‘est cet homme instable et infidèle qu’elle retrouve dans son atelier (loué par Léopold Zborowski) au 8, rue de la Grande Chaumière à Paris.

Une relation passionnée qui la mènera au bord de la folie, après avoir vécu quatre années d’amour fou avec l’artiste dont la gloire se fera attendre. Jeanne est enceinte. Pour fuir la guerre, c’est à Nice qu’on les retrouve. A cette époque, Jeanne n’est  toujours pas mariée, elle se retrouve fille-mère et sans avenir. Amadeo toujours aussi infidèle tarde à revenir, malgré une petite Jeanne (Giovanna) qui voit le jour à Nice le 29 novembre 1918, déclarée de père inconnu ! Amadeo dira : « Ce n’est pas un garçon, mais je l’aimerai quand même !.. ».

A travers ce roman, nous côtoyons de nombreux artistes, amis de Modigliani, pas forcément tous recommandables : Léopold Zborowski, Chaïm Soutine, Picasso, Kiki de Montparnasse, Utrillo, le sculpteur Brancusi, Apollinaire le poète et de nombreux écrivains, tels que André Breton, Jean Cocteau, Max Jacob, Blaise Cendrars… Nous fréquentons le Café de la Rotonde (lieu préféré de Modigliani) tandis que Picasso préférait La Coupole située juste en face…., le Dôme, La Closerie des Lilas, la rue Vavin…

Jusqu’à sa mort, Jeanne (née le 6 avril 1898 à Meaux) aura été déconsidérée par sa famille et tous les amis de Modigliani. Alors que son dernier souhait était de reposer aux côtés de l’homme de sa vie, Jeanne, âgée de 22 ans, décède le 26 janvier 1920,  inhumée à la va-vite, sans cérémonie au cimetière de Bagneux, sans fleurs ni couronnes. Tandis que Modigliani (né à Livourne le 12 juillet 1884),  meurt à 36 ans, le 24 janvier 1920 , il sera inhumé au cimetière du Père Lachaise, comme un prince, couvert de fleurs, entouré de tous ses amis. (Pour info : Tombe que l’on peut retrouver dans la division 96,  au Père Lachaise). Ce ne sera qu’en 1930 que le père de Jeanne donnera son accord pour réunir les corps.

Ah  ! Quand une femme aime un homme !…..

Même si l’on connaît l’histoire de Modigliani et toutes ses frasques, on se laisse emporter par ce roman superbement bien écrit. La lecture de cette biographie romancée vous chamboule le cœur, l’esprit… Un portrait captivant qui vous tordra « les tripes » car on souffre avec Jeanne, on souffre avec cette femme très touchante que l’on n’oublie pas, une fois le livre refermé !

Un livre intéressant pour découvrir qui était cette jeune fille, pas comme les autres…

(Cette lecture fait penser au portrait d’une autre femme, celui de Camille Claudel par Anne Delbée).

MC/Librairie Doucet.

Je suis Jeanne Hébuterne248 pages – Prix : 19 € (nov. 2017)

Olivia Elkaim, née en 1976 est l’auteur de : « Les Graffitis de Chambord » (2008) – « Un convoi pour Juan-Les-Pins », Moteur- 2011- « Les oiseaux noirs de Massada » (2011) Editions Grasset- « Nous étions une histoire » (2014) Editions Stock – « Sur le divan »(collectif), Stilus, 2017.

 

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