Les belles ambitieuses – Stéphane Hoffmann – Editions Albin Michel

LES BELLES AMBITIEUSES

Chronique versaillaise 

« Traînée au lit avec une dame aimable est une sagesse : on n’y a besoin de rien ni de personne d’autre. C’est aussi une plénitude, c’est-à-dire un paradis. »

Une satire, celle de l’ambition pas toujours bien comprise ni utilisée ! Quelle élégance de style ! Quel humour tout en finesse et cependant extrêmement féroce !

Nous sommes dans les années 1970Versailles. Paris. Etats-Unis. La jeunesse est dite dorée, diplômée et la vie est tracée d’avance par des parents traditionnels qui n’entendent pas abandonner les vieilles valeurs.
Les femmes ont une grande importance, que ce soit dans l’ombre ou la lumière.
–  La Comtesse de Florensac veut avoir le salon le plus influent.
– Isabelle de Surgères veut changer la vie et a pour ce faire beaucoup d’ambition politique.
– La douce Coquelicot (c’est son surnom) veut faire plaisir à ceux qu’elle aime, même si elle doit supporter un lourd passé et que personne ne la « voit » plus socialement.
Celui qui tranche un peu dans ce milieu d’aristocrates et de grands-bourgeois dont il fait partie, c’est Amblard Blamont-Chauvry. Il est polytechnicien et  énarque, il plaît aux femmes et il peut prétendre à une brillante carrière. Seulement voilà ! Il a choisi la paresse, l’oisiveté, le libertinage et tous les plaisirs…
Est-ce une vocation ? ! Que faire de sa vie ? Comment s’épanouir ? Doit-on être utile ? Peut-on être libre ? Finalement, faut-il être ambitieux ?
Amblard veut être heureux, ce qui permet à Stéphane Hoffmann d’égratigner avec une ironie plutôt mordante cette société qui l’entoure, cette société faite d’intrigues et de clientélisme, en politique comme ailleurs, pour obtenir un poste ou un ministère en changeant d’idées le cas échéant. Quelques portraits sont très bien sentis et fort drôles, celui du Président Giscard d’Estaing, par exemple. 
Le livre est en deux parties puisque Amblard ne va pas rester sans rien faire et que cela va lui correspondre. Cependant, un petit début de corruption va compromettre certains de ses anciens amis. Il va les aider et en récompense n’obtiendra que leur inimitié éternelle, c’est bien connu !!
Nous allons de rebondissement en rebondissement et le lecteur est tenu en haleine jusqu’au bout.
Quelques pages aussi sur les Versaillais qui pensent que le Roi est toujours là et qu’en tant que « cour » ils détiennent un certain pouvoir.
D’autres belles pages sur la nature, la campagne et beaucoup d’érudition qui n’écrase jamais le lecteur.
Une question se pose malgré tout : peut-on vraiment échapper à l’ambition, selon le milieu et l’éducation ? Un excellent roman.
Marie-José/Librairie Doucet/M.Christine
« Les belles ambitieuses » – 272 pages – prix : 19.50 € (paru en août 2018) est toujours  en  lice pour le prix Renaudot 2018, à la  deuxième sélection !
Romancier, essayiste, chroniqueur, Stéphane Hoffmann a  entre autres publié : 
. « Château Bourgon » (roman) – 2008 – prix Roge-Nimier (1991) –
. « Des garçons qui tremblent » (roman) Albin Michel (2008) –  prix Eve-Delacroix (Académie française) et Grand prix d’honneur de la ville de la Baule (Société littéraire et artistique de La Baule) –
. « Les Autos tamponneuses » (roman)- Albin Michel (2011) – première sélection prix de Flore 2011 – Finaliste prix Interallié 2011 – finaliste prix des Deux Magots 2012. 

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