Attention, chef d’oeuvre ! Un roman vraiment bouleversant et un énorme coup de cœur !
Un Prix des Libraires bien mérité !
UNE ENFANCE PERDUE….
« Je savais que les rêves sont rien plus que des rêves, et que ceux qu’on nous vend sans qu’on les rêve soi-même, il faut les fuir à tout prix » (page 77).
« Mon nom, c’est Rose, c’est comme ça que je m’appelle »
« Il était une fois…. Rose« . Hélas, dans cette histoire, celle de Rose, ce n’est pas celle qu’on croit. Et, quelle histoire ! Dans ce roman, il manque, la citrouille, le carrosse et quelques bonnes fées pour lui venir en aide et veiller sur elle !
« Les filles valent pas grand chose pour des paysans, en tout cas, pas ce que des parents attendent pour faire marcher une ferme, ou qu’il faut des bras et entre les jambes de quoi donner son nom au temps qui passe, et moi et mes soeurs on n’a jamais rien eu de ce genre entre les jambes » (page 40)
Un roman où il est question de misère, de survie, de lâcheté, d’amours trahies, de violence, d’horreur tout simplement… Et, c’est ce qui attend Rose, cette jeune fille de 14 ans, victime de sa condition sociale, de cette cruauté humaine, incarnant une personnalité vraiment éblouissante. Une fresque digne de la folie des temps passés. Le Père Gabriel est appelé pour bénir le corps d’une femme, à l’asile. Rose a eu le temps et l’idée de consigner toute son histoire dans des cahiers. Que deviendront ces cahiers et entre quelles mains se retrouveront-ils ?
Franck Bouysse a le don de nous émerveiller tant son écriture est profonde, poétique, d’une grande force. Chaque partie de ce roman choral est annoncée, en alternance, par le prénom des personnages. On entend leur voix. Qu’il s’agisse de Rose, l’héroïne qui s’emparera des mots…., Gabriel, le curé – Onésime, le père, – Edmond, le palefrenier, l’auteur en dresse des portraits absolument magnifiques.
Un roman noir plein de mélancolie, d’une effrayante beauté. Une histoire révoltante mais notre héroïne réussira malgré tout, à trouver la lumière, à travers et grâce aux beaux et bons MOTS ; tous ces mots qu’elle ne pensait pas posséder, qu’elle va écrire et qui l’accompagneront dans sa survie.
Un livre qu’on ne lâche pas, mais qui peut rendre mal à l’aise. Tenez-bon, faites comme Rose, accrochez-vous aux beaux MOTS, aux belles phrases qu’on relit à souhaits et qui restent gravées !….
Ce qui est certain, c’est que l’histoire tragique de Rose va rester longtemps ancrée en vous car c’est un peu sonné qu’on ressort de cette lecture !.. Et, même si cette histoire est sombre, cruelle, bouleversante, cela restera une lecture et un roman inoubliables.
Librairie Doucet/M. Christine
Né d’aucune femme » – 333 pages – Prix : 20.90 €
Franck Bouysse a reçu le prix des libraires en mai 2019 pour ce titre : « Né d’aucune femme ». Né en 1965, il a enseigné la biologie et l’hortriculture avant de se consacrer à sa passion pour l’écriture. Ses romans « Grossir le ciel » (2014), « Plateau » (2016), « Glaise » (2017) ont rencontré un large succès, public comme critique, et remporté de nombreux prix littéraires. Franck Bouysse partage aujourd’hui sa vie entre Limoges et un hameau de Corrèze.