Giono, furioso – Emmanuelle Lambert – Éd. Stock – Collection La bleue – Prix Femina Essai 2019

GIONO FURIOSOGiono furioso

« Giono, c’est quelqu’un qui dévore la vie parce qu’il est poursuivi par la mort. »  (E. Lambert)

Ce livre pour évoquer Giono (né en 1895), une des grandes figures de la littérature du XXè siècle, lequel a connu les guerres et les heures noires.  Emmanuelle Lambert, prix Femina essai 2019, pour  « Giono furioso », commissaire en charge de l’exposition au MuCEM de Marseille (octobre 2019 à février 2020) dans le cadre de l’année Giono, lors de la commémoration du cinquantenaire de sa mort (9/10/70 à Manosque). Un hommage à un grand écrivain provençal hanté par la guerre, mais aussi à un poète tourmenté, un écologiste avant l’heure.

Qui ne connaît ce grand auteur duquel on a lu tant de livres, parfois avec ennui lorsque nous étions plus jeunes,  souvent à l’ordre du jour au programme des collèges ?…

De la noirceur à la lumière…

E. Lambert cite (p.60) : « de ce pâtre, ce monsieur vaguement ennuyeux, ce notable des lettres […], votre noirceur s’est un peu dissipée à vous relire […] Elle a fondu dans la lumière en se mélangeant au souvenir de vous.[…] – La voix qui crie dans votre oeuvre est comme le cousin qui a quitté la famille et qui lorsqu’il revient, la révèle dans son ambiguïté, ou dans son inquiétante banalité. On ne le convie que lorsqu’il le faut, et on lui trouve une place à l’écart. « Au banquet de vos célébrations, votre part noire sera hébergée dans une conférence, où l’on parlera de la littérature et du mal, ou du fait divers, ou encore du crime. C’est comme ça qu’on l’isole, en la posant dans une case, une chambre confinée. Le mal est un virus qu’il faut mettre en quarantaine, tant il va vite à se répandre parmi les hommes, vous le savez, vous l’avez regardé dans les yeux, à la guerre. Une fois sa contagion sous contrôle, on peut se pencher amoureusement sur le reste, s’y étendre, s’y déplier, se laisser aller à contempler les étoiles, et les oiseaux, et le vent, s’offrir à la volupté du monde et du grand tout. Espérer que nous serons sauvés. ». Des mots qui frappent, rappelant comme par hasard, ce que nous vivons actuellement ! Comme en temps de guerre….

E. Lambert écrit : « Parfois au fur et à mesure que je lis ou relis Giono, il m’arrive de vouloir  lui parler directement, de lui parler dans des mots qui ne seraient qu’à nous, à lui et moi. »

Son livre évoque une rencontre imaginaire. Il nous donne envie de revisiter chacun de ses livres. « Giono, furioso » fait référence à un classique de la littérature italienne de la Renaissance « Orlando furioso », poème épique de l’Arioste.

Une plume sublime. Un essai lumineux et juste.

Décédé il y a 50 ans, Jean Giono naît en 1895. Il est  lu, étudié, édité à la Pléiade (pas moins de dix tomes et tout n’y est pas !). Membre de l’académie Goncourt, élu en 1954,  Il est mobilisé à l’âge de 20 ans. Après 30 ans, il publie son premier poème « Accompagnés de la Flûte » (1924), suivront « Que ma joie demeure » en 1935, puis « Un roi sans divertissement », en 1947 – « Les Âmes fortes », « Regain », « Colline », « Jean le bleu » ou encore :

Lisez ou relisez « Le Hussard sur le toit » (1951), un roman d’aventures, en pleine épidémie de choléra à Manosque, les routes sont barrées, les villes barricadées, les voyageurs mis en quarantaine.

Librairie Doucet Le Mans/M.Christine

Giono, furioso – 219 pages – prix : 18.50 € – (parution : sept. 2019)

Emmanuelle Lambert a écrit « La Désertion »  paru aux éditions Stock, en 2018.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Propulsé par WordPress.com.

%d blogueurs aiment cette page :