Sur les pas de son enfance bretonne, de ses racines, la Bretagne de ses ancêtres.
« Pour rien au monde nous n’aurions manqué cette fête de l’été. Parfois les orages d’août y mettaient fin vers le soir. Les champs alentour avaient été fauchés et la chaleur de la paille nous enivrait, nous transportait. Nous courions avec les gosses dans les chaumes piquants, pour faire lever des nuages de moustiques. Les 2 CV des bonnes sœurs roulaient à travers champs. Les groupes d’hommes se réunissaient pour regarder les concours de lutte bretonne, ou les jeux de palets. Il y avait de la musique de fanfare sans haut-parleurs, que perçaient les sons aigres des binious et des bombardes. »
A travers ces deux récits autobiographiques, deux contes : « Chanson bretonne » suivi de « L’enfant et la Guerre » J-M.G. Le Clézio nous emmène en voyage, tout d’abord en Bretagne, au petit port de Sainte-Marine, dans le Finistère, pays de sa jeunesse, celui de ses vacances où il fit de nombreux séjours, entre 1948 et 1954. Pays qui lui a apporté tant d’émotions et souvenirs. L’amour de la vie de cette Bretagne, si paisible et si belle lui offrant de belles aventures. Il évoque la langue bretonne, un drame, une tragédie quand l’éducation nationale incitait les élèves à ne plus parler breton à l’école, sans quoi les maîtres les punissaient, ne plus utiliser cette langue, même à la maison alors que pour lui, cette langue était une véritable musique.
Ensuite, nous allons du côté de Nice, sa ville natale, les années de la guerre, dans la vallée de la Vésubie et Roquebillière, l’arrière-pays, où il arrive en 1943, pays de sa tendre enfance (il n’a alors que trois ans) où il dépeint des souvenirs racontés par les adultes de cette époque-là. En période de guerre, il rapporte la souffrance, les déplacements, le froid dans la cave où il fallait se cacher, la faim, la peur au quotidien… Un enfant de la guerre élevé que par des femmes, loin de son père médecin militaire en poste en Afrique dont il fera la connaissance à l’âge de 7 ans, au Nigéria. Sur le bateau qui l’emmènera vers son père, J-M. G. Le Clézio rédige ses premiers écrits tout au long de son premier et long voyage.
Quelques dates : 1963 : Il n’a que 23 ans, entrée en littérature avec son premier roman « Procès Verbal » dont il rate d’une voix le prix Goncourt, mais décroche le prix Renaudot.
1970 : J-M. G. Le Clézio part vivre avec une communauté indigène Embéra, pendant quatre ans, au Panama. Il s’imprègne de cette culture et découvre le chamanisme. Il écrira à cette occasion : « Cette expérience a changé toute ma vie, mes idées sur le monde et l’art, ma façon d’être avec les autres, de marcher, de manger, d’aimer, de dormir et jusqu’à mes rêves. »
1980 : Il publie « Désert », immense récit poétique et romanesque sur le destin de populations oubliées et méprisées.
2008 : A Stockholm, J-M. G. Le Clézio reçoit par l’Académie suédoise, le Prix Nobel de littérature pour son oeuvre, riche d’une cinquantaine d’ouvrages, de contes, d’essais, de nouvelles et de grands romans, traduite en trente-six langues, saluée par le prix Nobel comme l’oeuvre d’un écrivain écologique engagé : « agir, plutôt que témoigner »
2004 : L’Africain – 2008 : Ritournelle de la faim.… et tant d’autres
Librairie Doucet/MC
« Chanson Bretonne » suivi de « L’enfant et la guerre » – 154 pages – prix : 16.50 € (parution mai 2020)