Plongée dans les États-Unis des années Kennedy !
Un titre charmant puisque ce livre s’appelle « Ma Chérie ». Une lecture d’été idéale, qui en plus apprend plein de choses…
Que va-t-on apprendre sur « Ma Chérie » ?
– Marie-Adélaïde : Remontons aux années cinquante et je vous emmène dans le sud des Etats-Unis, dans un tout petit village, où grandit une toute petite fille dans un foyer avec un père un peu taiseux et une mère effacée. Elle n’a pas un physique facile, ses copines l’appellent « sœur bigleuse ». Elle est affublée d’un triple prénom qui veut dire Grâce, Espoir et Prière et ce n’est pas facile à porter ! Un beau jour cette chrysalide se transforme en papillon, elle devient magnifique. Elle a 17 ans. Elle devient « Miss Floride » en 1952. Elle épouse un premier mari. Elle devient la maîtresse d’un agent immobilier de Miami qui la fait vivre royalement, en maîtresse oisive et gâtée. Toutes ses copines de l’époque, dans tous les cocktails l’appellent « Ma Chérie ». Mais un beau jour « patatras ! », le fameux agent immobilier se trouve être un malfrat. Il est emprisonné et du jour au lendemain, cette vie de princesse disparaît ! Plus d’argent, plus de bijoux ! Tout est réquisitionné…. Elle part avec une petite valise et elle rentre chez papa-maman ! Et là, dans ce car Greyhound, ces fameux cars qui traversent les États-Unis, elle va prendre la première décision importante de sa vie. Elle est assise, son moral est au plus bas et un homme qu’elle ne regarde pas, lui demande la permission de s’asseoir à côté d’elle. Elle répond : « OUI, sans regarder », sauf que cet homme est noir et dans les États-Unis de l’époque, en 1963, normalement un homme noir ne peut pas être assis à côté d’une femme blanche.
Ce texte va montrer l’évolution d’une femme qui pense, qui réfléchit et qui est confrontée à un des grands dilemmes de cette Amérique qui avait soi-disant aboli les lois raciales et pour qui, il n’en était rien. C’est l’époque de Kennedy, juste avant son assassinat, de son plaidoyer, et bien évidemment c’est l’époque de Martin Luther King également avant son assassinat, et qui disait qu’il avait un rêve : »que tout le monde puisse être côte à côte ». On va suivre dans ce roman qui est un pur roman, qui se lit facilement, une histoire très importante dans l’évolution de la condition noire américaine, qui a absolument bouleversé ce pays et qui a été si difficile à acquérir.
C’est un texte très bien fait et absolument charmant, d’un point de vue romanesque parce qu’il y a toute une histoire qui se greffe autour de cette rencontre mais c’est un texte édifiant qui fait beaucoup réfléchir.
– Delphine : Oui, parce qu’en fait, « Ma Chérie » de Laurence Peyrin ça revient aussi à ce qu’elle était au départ, c’est-à-dire, peut-être dans la minorité, le regard des autres et finalement elle est confrontée aussi à ça. Ça revient au sens initial, peut-être ?
– Marie-Adélaïde : Exactement ! C’est se rendre compte que finalement son couple de parents et ça c’est l’histoire qui le fera découvrir, n’était pas aussi facile que ça, parce que, eux aussi avaient un amour plus important que les couleurs de peau et ça montre qu’en fin de compte, de prendre sa vie en mains, de choisir, de décider soi-même, ça apporte énormément de choses dans une vie, plutôt que de se laisser dorloter et porter comme une jolie poupée !
Marie-Adélaïde de la librairie Doucet/M. Christine
Écoutez Marie-Adélaïde sur France Bleu Maine, en compagnie de Delphine, (émission du 04/08/20) en cliquant ici !
« Ma chérie » – 322 pages – livre de poche paru 28/02/20 – prix : 6.95€ –