Printemps des poètes du 13 au 29 mars 2021 et Fête de la forêt le 21 mars – Le plâtrier siffleur – Christian Bobin – (Poesis)

Pour les poètes et pour la forêt !

Ce texte est issu d’une conversation dans la forêt. Il a pour auteur les sapins austères et les fougères lumineuses. Il y est question, mieux que dans un salon, de nos manières de vivre, c’est-à-dire de perdre. Le nom merveilleux de cette perte est la poésie – ou si l’on veut : l’humain.

Extraits : […]« Les contemplatifs, quels qu’ils soient, peuvent être des poètes connus comme tels, mais ça peut être aussi un plâtrier en train de siffler comme un merle dans une pièce vide, ou une jeune femme qui pense à autre chose tout en repassant du linge ».

[…] « Sur le chemin qui me mène à la maison, parfois je trouve des plumes bleutées de geai, comme des éclats d’azur.

C’est très petit, ce que je fais. J’essaye de recueillir des choses très pauvres, apparemment inutiles, et de les porter dans le langage. Parce que je crois qu’on souffre d’un langage qui est de plus en plus réduit, de plus en plus fonctionnel. » […]

[…) « Dans la forêt où je vais souvent me promener j’ai vu des machines qui, si je puis dire, n’avaient plus rien d’humain. Parce que je crois qu’il y a un temps où les machines industrielles étaient encore humaines. Et là, je me suis trouvé devant une sorte de tracteur d’arracheur d’arbres. Le conducteur n’était plus que l’esclave de la machine. Le coup porté aux arbres de cette manière est bien plus terrible que celle donnée jadis par la main d’un bûcheron. Cette mort ancienne était fraternelle. Ce qui m’a sidéré, c’est cette avidité, cette brutalité de la technique dans un lieu qui n’est que beauté. Au fond, habiter poétiquement le monde s’oppose à habiter techniquement. On peut le formuler de cette manière, aussi abrupte. »

[J’ai là sous les yeux, dans cette forêt, quelque chose qui est beaucoup plus riche que tout ce qu’un musée ne pourra jamais s’offrir. Dans l’ordre, un peu de mousse, un peu plus loin des ronces, une fougère que le soleil traverse comme un vitrail. […]

Un joli petit cadeau à offrir ou à s’offrir…, juste pour le plaisir ! Dans ce mini-livre de 15 pages, il y a tout pour les poètes et la forêt !

Le plâtrier siffleur – 15 pages – 5 € (2018) au rayon poésie.

Librairie Doucet/M.Christine

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