Un complément à l’œuvre de Julien Gracq !

« Le soir tombait plus vite qu’ailleurs sur l’égouttement de ces fourrés sans oiseaux. Leurs bruits légers et distincts : craquements de branches, sifflement faible du vent dans un pin isolé, éteignaient les bruits insignifiants de la campagne – au long d’eux, dans la brume pluvieuse, on marchait comme dans une ombre portée : la route tout entière feutrée et épiante n’était plus qu’une oreille collée contre la lisière des bois. » […]
« Après quelques allées et venues assez incertaines au long de la route, l’envie me vint une minute, devant cet obstacle absurde, de renoncer à mon équipée -mais la curiosité fut la plus forte. »
Quatrième de couverture : « Ce court récit inédit de Julien Gracq met en scène une fascination. C’est la vision initiatrice, brève mais répétée, d’une demeure, aperçue à chaque trajet depuis un car traversant la campagne pendant l’Occupation qui pousse le narrateur à se mettre en route, cheminant seul dans les sous-bois pour s’approcher de la maison. A travers le récit de ce parcours aussi sensuel et contemplatif qu’intériorisé, « La Maison » déplie, comme une intrigue, la naissance d’un désir. »
Julien Gracq est né en 1910 à St Florent-le-Vieil, sur les bords de la Loire, entre Nantes et Angers. St Florent-le-Vieil, commune dans laquelle il se retirera, loin des cercles littéraires, jusqu’à sa mort en 2007. Agrégé d’histoire, c’est sous le nom de Louis Poirier qu’il enseigna l’Histoire et la Géographie, à Quimper, Nantes, Amiens puis Paris au lycée Claude-Bernard en 1947 jusqu’à sa retraite en 1970. Sous le nom de Julien Gracq il écrit son premier roman surréaliste « Le Château d’Argol » publié en 1938. « Le Rivage des Syrtes » paru en 1951 pour lequel Julien Gracq obtint le prix Goncourt qu’il refusa. C’est de son vivant que les œuvres de Julien Gracq sont publiées dans la bibliothèque de la Pléiade, en 1989.
Quelques titres : « Un beau ténébreux » (1945) – « Un balcon en forêt » (1958) – « La Presqu’île » (1970) – « Les Eaux étroites » (1976)** – « En lisant en écrivant » (1980) – « Autour des sept collines » (1988) – « Entretiens » (2002).
**Pour une découverte : « Les Eaux étroites » (1976)** est un livre court (75 pages) idéal pour aborder cet écrivain, beaucoup de choses de l’œuvre de Julien Gracq y sont condensées. Un court roman qui nous pousse à la rêverie…, à une lecture poétique, au fil de l’eau, en suivant l’ Evre, cet affluent de la Loire si cher à Julien Gracq ! Une vision de l’enfance tout à fait singulière et réjouissante. Une grande sensualité.
Un inédit qui n’a certes pas l’ampleur du « Rivage des Syrtes » et de ses autres ouvrages mais néanmoins, un supplément auquel l’éditeur a pris soin de joindre un manuscrit d’une quinzaine de pages, montrant Gracq à son atelier, en plein travail d’écriture !
Une post-face de Maël Guesdon et Marie de Quatrebarbes clôt cet ouvrage.
La maison de Julien Gracq ancienne demeure de l’écrivain a été transformée, selon ses volontés, en Maison d’Ecrivains que l’on peut visiter à St Florent-le-Vieil. Une association créée par la Région Pays de la Loire anime et accueille des écrivains et artistes en résidence.
LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/M. Christine
La Maison – Julien Gracq – Inédit – 48 pages – prix : 15 € –