Le Maître et Marguerite – Mikhaïl Boulgakov

Présenté par François Busnel dans « La petite librairie » Écoutez-le sur You Tube en cliquant ici !

Que faire quand on n’est plus libre de s’exprimer, quand des chefs politiques, tout en se déchirant pour le pouvoir, surveillent, intimident, déportent ou exécutent qui bon leur semble ?

Réponse, dans un roman sublime, un monument de la littérature russe ! 

« Le Maître et Marguerite » est non seulement le plus grand livre de Mikhaïl Boulgakov mais encore l’un des meilleurs romans jamais écrits dans des circonstances terribles car, Boulgakov, médecin, devenu journaliste, écrivain, dramaturge et metteur en scène de théâtre, Boulgakov est étroitement surveillé par le régime dictatorial de Staline, jusqu’à sa mort, à l’âge de 49 ans. Il est interdit de publication en Union soviétique et pourtant pendant douze ans, Boulgakov écrit en secret ce livre génial.

Boulgakov entrelace trois histoires, trois allégories. La première gravite autour de Satan et de ses auxiliaires. A Moscou, l’athéisme est devenu religion d’État, mais ne supportant pas d’être oublié, Satan se rappelle au souvenir des humains, en multipliant les diableries et les apparitions. La deuxième histoire raconte l’amour entre un écrivain et Marguerite, sa bien-aimée qu’il a surnommée « Le Maître » et le pacte faustien conclu par la pure Marguerite. Enfin, la troisième allégorie, est l’œuvre qui vaut à l’écrivain d’être persécuté et interné. Deux mille ans, en arrière l’impossible dialogue entre un Jésus trivialement humain et un Ponce Pilate tourmenté. Le résultat est un feu d’artifice, dans la forme et sur le fond car à côtés des prodiges de cocasseries d’inventivité, d’invraisemblance qu’il s’autorise, eh bien Boulgakov met en lumière le point sensible de l’âme russe.

Face aux dictatures, il ne reste que la foi en l’intelligence, l’imagination et l’amour qui sont les trois piliers de ce roman monumental.

Voir autre version sur ce même blog au 30/03/2022, commentaire par Marie-Adélaïde– (éditions Pavillon Poche)

Ce texte est un acte de résistance contre le régime totalitaire, le conformisme et la politique de Staline. Un chef d’œuvre ! (MC)

LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/MC

Tous les lecteurs à l’instar des biographes, de ce grand auteur russe (Kiev 1891- Moscou 1940) s’accordent sur le fait que sa vie fut un condensé de l’horreur qu’a pu représenter pour tout créateur le régime soviétique. Sans doute parce que, avec ses livres les plus connus, « Le Maître et Marguerite » et « La Garde blanche », Boulgakov est apparu comme l’un des deux ou trois génies littéraires qui ont surgi durant le régime stalinien. Et l’un de ceux qui, avec un Babel ou un Mandelstam, ont eu le plus à en souffrir. Sachant s’exprimer dans divers registres (et notamment au théâtre), il a pu faire preuve chaque fois d’un extraordinaire sens de la satire et parfois de la farce (voir la nouvelle « Coeur de chien« ) que les conditions de son existence pourtant terriblement précaires, rendent d’autant plus méritoires !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.