Les vrais durs – T. C. Boyle – Editions Grasset

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Dans « Les Vrais durs » T. C. Boyle s’attaque « au huitième péché capital de l’Amérique : la violence »

L’auteur a pour habitude de présenter un portrait sans concession de l’Amérique et ce nouveau roman est dans la même lignée, puisqu’il nous dresse le reflet de la société américaine actuelle. Il s’attaque à un véritable fléau, celui de la violence à travers l’Amérique sur laquelle il porte un regard asez féroce.. un portrait impressionnant. Cette violence, ce fléau que Jim Harrison appelait « le huitième péché capital » de l’Amérique. »

D’ailleurs, la couleur est annoncée, en lisant la préface :

« L’âme américaine est dure, solitaire, stoïque : c’est une tueuse. Elle n’a pas encore été délayée ». D. H. Lawrence – « Etudes sur la littérature classique américaine ».

Et pour cela T. C. Boyle s’est inspiré d’un fait divers :

Originaires de San Francisco, Sten Stensen (enseignant à la retraite) et Carolee son épouse partent en croisière en Amérique centrale (Costa Rica). Lors d’une escale, accompagnés d’autres touristes, ils sont menacés par trois hommes. Ex-Marine de la guerre du Vietnam, Sten Stensen bloque l’un des voyous par la gorge et tue celui-ci d’un violent coup de poing… Retenu quelque temps à quai, il ne fera l’objet d’aucune poursuite judiciaire. A leur retour en Californie, il est considéré comme un héros : sur les réseaux sociaux, harcelé par les journalistes, passe à la TV. Cela ne lui plaît guère mais il finit par mener une vie californienne paisible.

Alternativement, au cours de chapitres, nous ferons la connaissance, de Sten Stensen mais aussi :

– d’Adam, le fils de Stensen, qui est la honte de la famille. Il refuse toute contrainte. Toxicomane, il est atteint de psychose délirante, de paranoïa, il vit dans les bois qu’il considère comme son domaine intouchable. Adam est le grand souci de ses parents. Il se prend pour John Colter, nom d’un trappeur hyperviolent du 19ème siècle dont il affirme être la réincarnation… Il squatte la maison de sa grand-mère décédée, disparaît dans les bois pour s’occuper de ses plantations de pavots et de marijuana. Il est persuadé être entouré d’aliens… Il se protège contre les « hostiles » et bien sûr, il est détenteur d’une arme. Adam est en totale rupture avec la société qu’il rejette farouchement.

– puis de Sara, membre des Citoyens Souverains, la petite amie d’Adam, rencontré en le prenant en auto-stop, une marginale d’âge mûr, une « anti-tout », en compagnie de son chien affublé de dreadlocks… Une rebelle à toute autorité : elle déteste les lois, les interdits, la morale, le pouvoir politique sous toutes ses formes. Elle refuse de présenter ses papiers lors d’un contrôle de police, finit au poste de police, la voiture à la fourrière et le chien en quarantaine, au chenil.

Mais lorsque le père, Sten Stensen décidera de vendre la maison que son fils incontrôlable, occupe, le destin de chacun de ces personnages va basculer dans la violence, la folie pure.

Si vous vous sentez orphelins de Jim Harrisson…… Alors sans hésitation, précipitez-vous sur le nouveau roman de T. C. Boyle, vous y retrouverez l’amour de ces grands espaces sauvages. Un ouvrage où plane un parfum de roman noir, de roman social avec cette description, cette peinture sans concession de l’Amérique, d’une autre Amérique...

Une belle découverte ! Un roman palpitant !

Ce livre très actuel pose des questions sur les libertés individuelles, sur cette société rongée par les différentes sortes de violence. La facilité à posséder une arme aux Etats-Unis, même pour quelqu’un qui vit en marge de la société, l’incompréhension entre les générations, l’individualisme, la folie pure, la nature, l’écologie et bien d’autres thèmes à découvrir…..

Marie-Christine

De T. C. Boyle, vous pouvez lire : « America » 1997, prix Médicis étranger (sur l’immigration mexicaine aux USA) – « Water Music » 1988 son premier roman, chez Phébus.

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