Yaa GYASI 27 ans seulement , signe son premier roman :
« NO HOME »
Un roman ambitieux, mais incontournable !
(entretien par Charlotte Bouniot avec Marie-Adélaïde, librairie Doucet)
CB : Marie-Adélaïde, vous allez nous présenter un premier roman, le premier roman de Yaa GYASI. Elle a seulement 27 ans. Elle s’est lancée dans un roman un peu ambitieux puisqu’elle nous raconte quand même trois siècles d’histoire autour d’une fresque familiale sur deux continents. Expliquez-nous !
MAD : Extraordinaire ! Huit générations !
Ce livre prend le thème très ambitieux de l’esclavage et de la transmission. Il va casser les idées reçues en ce sens que ce ne sont pas seulement les blancs, américains, britanniques qui ont fait ce commerce d’esclaves mais également les africains eux-mêmes ; c’est-à-dire que des ethnies africaines de cette région d’Afrique ont pris des villages qu’ils ont pillés et ont vendu leurs propres frères et sœurs, comme esclaves. Donc, l’exemple que va prendre YAA GYASI est très simple, c’est l’histoire d’une jeune esclave Ashantie. Elle a eu un enfant, une petite fille Effia, avec le Roi de ce village. Elle est très malheureuse, elle va partir, abandonnant sa fille, puis revenir dans son village dévasté et avoir une nouvelle petite fille, Esi. Ses deux filles auront un destin totalement différent. En souvenir, elles auront un collier avec une perle noire, venant de leur maman, qui servira de fil conducteur à cette histoire puisque nous allons suivre les huit générations des descendants de ces deux demi-sœurs. Celle qui va rester en Afrique. Celle qui va épouser un côlon britannique. Celle qui va avoir un destin de Reine. Sans le savoir, sous ses pieds, dans le fort où elle habite, il y aura sa sœur qui sera détenue, puis celle des descendants des fils, sa demi-sœur qui arrivera, très rapidement aux Etats-Unis, dans ces champs de coton, ces esclaves dont on connaît les destins car ils connaîtront cette vie très dure jusqu’au moment où cela s’améliorera dans les années soixante.
Des deux côtés, on va suivre ces huit générations. C’est absolument poignant. C’est un roman d’une ambition rare. On apprend énormément de choses, entre Histoire avec un grand « H » puisque c’est la vérité historique et également romanesque puisque c’est avec brio que YAA GYASI –cette jeune femme de 27 ans- a comblé les trous, réussissant à faire une fresque absolument inoubliable, exceptionnelle. C’est pourquoi j’invite tout le monde à lire NO HOME, ce livre qui nous apporte vraiment beaucoup.
CB : A la passionnée que vous êtes, Marie-Adélaïde, cela vous impressionne-t-il qu’à 27 ans on puisse écrire un tel roman ?
MAD : Ah ! oui vraiment. Il est d’une telle ampleur. Il est absolument émouvant. Imaginez, huit générations, sur deux filiations. On est donc sur 16 personnages. Il doit y avoir un point d’encrage entre chacun. Très gentiment, elle joint un arbre généalogique fort utile. C’est un travail énorme pour un premier roman. Je pense qu’on a un grand auteur, en devenir.
NO HOME. Un premier roman à découvrir absolument !
UN ROMAN MAGISTRAL !
CB : UN PETIT RAPPEL, Marie-Adélaïde pour une rencontre-dédicace importante qui se déroulera à la Librairie Doucet.
MAD : Exactement ! Nous avons la chance de recevoir un auteur très brillant puisque :
- DANIEL PENNAC sera présent SAMEDI 18 MARS à 15 h30 pour les dédicaces et conférence à 16 h pour « Le cas Malaussène » à la librairie Doucet.
Marie-Adélaïde/Marie-Christine
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Yaa Gyasi, 27 ans, est née au Ghana avant d’émigrer aux Etats-Unis, à l’âge de 2 ans. Lectrice précoce de Toni Morrison, elle est diplômée de la prestigieuse Université de l’Iowa. Un voyage du Ghana déclenche son désir d’écrire No Home. Best-seller immédiat encensé par la critique américaine, ce premier roman magistral est sur le point de devenir un phénomène mondial. No Home est traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Damour – 410 pages – prix : 21,90 €uros.