Un magnifique portrait de femme à travers un siècle agité !

[« Apprendre, c’était un privilège. Ne pas apprendre quand on en avait la possibilité, c’était se montrer bête, enfant gâté, prétentieux. »…]
Bernard Schlink est aussi l’auteur du « Liseur » publié en 1996, adapté au cinéma par Stephen Daldry avec comme acteurs, la belle Kate Winglet et Ralph Fiennes. Une très belle adaptation cinématographique du roman, mais si vous souhaitez la version papier, précipitez-vous chez votre librairie préféré !
Dans « Olga », héroïne de ce livre, l’auteur nous dresse un beau portrait de femme. Ce roman est divisé en trois parties.
Mais, qui est « Olga« , ce personnage fictif de Bernhard Schlink ? C’est dans la première partie de ce roman, que nous ferons sa connaissance. ‘« Olga« serait née au XIXè siècle en Silésie, dans un milieu très modeste. Après la mort prématurée de ses parents, elle sera élevée par sa grand-mère paternelle, en Poméranie, une grand-mère au cœur sec et dur, une grand-mère acariâtre qui ne l’aimait guère. D’abord, Olga refusera la germanisation de son joli prénom slave en « Helga » (elle commence à désobéir). De l’autre côté, nous ferons la connaissance d’Herbert et de Viktoria, enfants d’un riche industriel. Ils se rencontrent sur les bancs de l’école. De camarades de jeux, Herbert et Olga deviendront amants mais leur différence sociale ne leur offrira pas le bonheur de se marier –une relation que les parents d’Herbert n’acceptent pas vraiment-. Olga est une jeune fille avide de littérature, de connaissances et son souhait le plus cher serait de devenir institutrice, alors que l’instituteur et le Pasteur tenteront de l’en dissuader… (Olga va une nouvelle fois désobéir). Pour les femmes, à cette époque-là, il était difficile d’accéder à ce genre de poste. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, dans l’est de l’Allemagne, sous l’empire de Guillaume II.
Herbert est imprégné d’idées d’expansionnistes dans l’air du temps. Épris de liberté, d’immensité, d’infini…, fidèle à sa personnalité, il veut devenir aventurier, explorateur. Il va commencer à voyager puis partir en Afrique, en Argentine, en Arctique pour découvrir le passage de Nord-Ouest dans le grand Nord Canadien ; une expédition mal préparée, une épopée qui sera la dernière… Quant à Olga, vive et intelligente, grâce à sa tenacité et son courage, elle va parvenir, malgré tout, à devenir institutrice… Dans cette partie, on va lire tout l’amour que Herbert et Olga se portent. Puis il y aura les retrouvailles, les séparations et on va lire le manque, l’absence…
En deuxième partie, on verra comment va procéder Olga pour vivre sans Herbert. Elle va connaître la Première puis la Seconde Guerre mondiale. C’est une femme forte ! Elle tient à s’en sortir et de cette période, va naître une très très belle amitié (mais nous ne vous en dirons pas plus !….)
Dans la dernière partie, il y aura la découverte de cet échange épistolaire, entre Olga et Herbert, envoyé en Norvège, poste restante lorsqu’il partait en voyage ! De magnifiques lettres d’amour d’une femme éprise d’Herbert…(là de même, nous n’en dirons pas davantage !...) et découvrir, une Olga plus fragile, en colère, une Olga qui finalement nous cache beaucoup de choses…
Olga, une femme courageuse et attachante. Un beau portrait de femme forte qui réussit à se faire une place, pas si simple, dans l’Allemagne du siècle dernier. N’hésitez pas, ce roman est magnifique !
Librairie Doucet/M. Christine
« Olga« – 266 pages – 19 € (dec. 2018) – Traduit de l’allemand par Bernard Lortholary (parution 03/19)
Bernhard Schlink, né en 1944 près de Bielefeld, est juriste. Il est l’auteur de nouvelles et de romans traduits dans le monde entier, et du succès international « Le liseur » (1996) adapté au cinéma par Stephen Daldry. Toute son œuvre est publiée aux Éditions Gallimard, notament « Amours en fuite » (2001) et « La femme sur l’escalier » (2016).