« C’est l’écriture qui témoignera pour moi demain »
« On se rend compte, aujourd’hui que Maurice Genevoix, est celui qui avait compris, avant tout le monde, ce qui se passait par rapport à la nature et à l’environnement, c’est-à-dire les méfaits de la société industrielle et de la société, telle qu’elle est. Il avait anticipé. Donc c’était un « alerteur ». Maurice Genevoix, un humaniste qui prônait la camaraderie, la liberté, le respect et l’espoir. » (Aurélie Luneau*).
Cette biographie est née à l’occasion de la demande de panthéonisation de Maurice Genevoix, officialisée par Emmanuel Macron, Président de la République, en novembre 2018. A partir de ce moment-là, alors que Maurice Genevoix faisait partie du parcours de l’historienne, Aurélie Luneau, qui avait lu «Ceux de 14» comme tous « ses récits de guerre », alors qu’elle est en charge à France Culture, d’activités pour la réalisation de documentaires sur la Grande Guerre, puis à la tête d’un magazine sur l’environnement, elle découvre que Maurice Genevoix était celui qu’on présentait comme l’un des premiers écologistes de France. Elle s’est rendue compte qu’il n’existait aucune biographie. Après avoir multiplié les contacts auprès de quelques auteurs pouvant la rapprocher de Maurice Genevoix, elle sollicite la famille. C’est le petit-fils qui lui ouvrira les portes de la maison familiale aux « Vernelles », près d’Orléans, où de nombreux cartons, jamais répertoriés l’attendaient, lui permettant la réalisation de cette magnifique biographie dont la préface a été rédigée par Julien Larere-Genevoix, petit-fils de Maurice Genevoix.
Il passe son enfance dans le Loiret où ses parents tiennent « Le Magasin », une épicerie-mercerie. Sa mère meurt d’une éclampsie quand il a 12 ans. Il vit son enfance rurale sur les bords de Loire. Puis ce sera le Lycée Pothier d’Orléans, le lycée Lakanal à Sceaux avant d’être reçu à l’Ecole normale supérieure en 1911. Ses auteurs de prédilection : Hugo, Balzac, Dumas, Stendhal, Flaubert, Maupassant puis Tolstoï et les grands Russes.
Maurice Genevoix, un homme écrivain poète, grand témoin de la Première Guerre Mondiale. Un homme qui, à partir de 1946, est devenu académicien (56 ans). Il rentre dans ce grand monde et dans cette maison illustre de l’Académie française dont il deviendra secrétaire perpétuel, fonction qu’il quittera en 1974 pour se consacrer pleinement à l’écriture. Il est invité partout, sur tous les plateaux de télévision, à la radio, on lui confie des émissions, c’est-à-dire qu’il devient une star médiatique. Jacques Chancel multiplie les émissions avec lui, Bernard Pivot, Anne Sinclair et la liste est longue… C’est en 1925 qu’il reçoit le prix Goncourt à 35 ans, pour « RABOLIOT » retraçant les aventures d’un braconnier de Sologne, traqué par un gendarme (un livre à lire ou relire, comme tant d’autres, écrits par cet auteur si proche de la nature)
Sa traversée du siècle est longue. Lorsqu’il meurt, il est connu de tout le monde et aujourd’hui, on l’a oublié !. Né en 1890, il s’éteint à l’âge de 90 ans (en 1980), inhumé au cimetière de Passy (Paris). Suite à un contre-temps, ce n’est qu’en novembre 2020 que Maurice Genevoix entrera au Panthéon.
Une biographie fort intéressante, très agréable à lire, très bien documentée, illustrée de nombreuses reproductions, d’écrits, de notes de Maurice Genevoix. Des photos, des textes où il raconte le quotidien, la vie au front avec ses camarades.
Librairie Doucet/M.Christine
Aurélie Luneau, docteur en histoire, diplômée de l’IEP de Bordeaux. Productrice à France Culture, est l’auteur de livres remarqués notamment radio Londres. Les voix de la liberté (1940-1944). Historienne de la radio et production de l’émission « De cause à effets, le magazine de l’environnement » sur France Culture. (Aurélie Luneau*) Jacques Tassin est chercheur écologue au Cirad, auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et l’écologie. Grand administrateur de l’oeuvre de Maurice Genevoix, il lui a consacré plusieurs livres.
« Maurice Genevoix- Biographie » de Aurélie Luneau & Jacques Tassin – 295 pages – Prix : 24.90 € (paru le 26/10/19)
Entre 1960 et 1970 l’écrivain se consacre à la rédaction de romans et récits avec pour toile de fond, la nature, La Loire, La Sologne et publie : « La Loire » – « Agnès et les garçons » « Tendre Bestiaire, Bestiaire enchanté, Bestiaire sans oubli« … En 1970, il reçoit le Grand prix national des lettres pour l’ensemble de son oeuvre : « Rémi des Rauches » « La boîte à pêche » ‘La Loire, Agnès et les garçons » « La dernière harde » « La forêt perdue », « Un jour » etc….. En 1972 « La Mort de près », sur son expérience de la Grande Guerre. Jusqu’à la fin de ses jours il sera hanté par ce qu’il a vécu.