Une belle histoire de famille entre Casablanca et Clichy
« Il a souvent fait ça ; rentrer tard sans prévenir. »
A la mort de leur père, garagiste, venu s’installer dans les années soixante à Clichy, les trois frères, Ali devenu avocat, Marwan, prof et Foued, étudiant, ont la surprise d’apprendre que les dernières volontés de leur père étaient un retour au pays, afin de reposer, à l’ombre des orangers, dans un cimetière de Casablanca. Ils hésitent à se rendre au Maroc où ils se sont toujours sentis étrangers. C’est Marwan, professeur d’histoire-géo qui escortera la dépouille de son père dans l’avion, accompagné de Kabic, le vieil et meilleur ami de son père qui fera l’interprète.. Le reste de la famille effectuera le trajet en voiture. C’est aussi, à Marwan que la grand-mère, dernier lien avec ce pays qu’il connaît mal, qu’elle racontera son histoire, celle d’une gamine berbère de 13 ans vendue à une riche famille marocaine. Elle avouera combien son fils, le père de Marwan, a eu honte de ce qu’elle avait subi, au point de quitter le Maroc pour la France. Elle racontera aussi les souvenirs et les anciens amis de son père, puis c’est en déambulant dans les ruelles de Casa que Marwan redonne vie à son père, jusqu’à l’aimer encore plus fort.
L’écriture d’Olivier Dorchamps est fluide et très émouvante. Un sujet sur l’immigration, le deuil, la culture marocaine, la double nationalité, raconté avec beaucoup de pudeur et de délicatesse.
Un formidable premier roman. Une lecture douce avec un brin d’humour. Un roman très lumineux écrit par un auteur à découvrir.
Olivier Dorchamps est franco-britannique. Issu d’une famille cosmopolite, il a grandi à Paris et vit à Londres d’où il a choisi d’écrire en français. Il pratique l’humour, l’amitié et la boxe régulièrement. « Ceux que je suis » imprimé en octobre deux mille dix-neuf, à la fin de la saison des oranges, est son premier roman. (252 pages – prix : 18,50 €)
Librairie Doucet/M.Christine
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