« Souviens-toi maman, nous étions tes enfants »
Marie-Adélaïde a un bel ouvrage à nous présenter ! Un ouvrage qui est relativement décrié depuis quelques jours avec la parution du livre :
« La familia grande » de Camille Kouchner*
Un livre qui fait beaucoup beaucoup de bruit ! Le livre de Camille Kouchner –tout d’abord, je remonte le temps– En septembre, les représentants qui viennent dans nos librairies nous disent : « j’ai un livre, il est publié sous « X », je ne peux vous donner ni l’auteur, ni le titre, ni ce que c’est. Mais, ça va être une « bombe »… C’est un texte fort, c’est un texte engageant ! – Alors là, en tant que libraires, vous vous dites, « waouh ! » Combien dois-je prendre d’exemplaires ? Beaucoup ? Pas beaucoup ? (Une vraie prise de risques…) Le représentant était tellement ému, tellement touché par ce texte que j’y ai cru et j’en ai pris beaucoup…. Bien m’en a pris, le livre est arrivé ! A sa sortie, je ne l’avais pas lu. Je n’ai pu le lire que le soir et là, j’ai été stupéfaite !
Nous ne sommes pas dans un texte de voyeuriste, nous ne sommes pas dans un texte revanchard. Nous sommes dans un texte d’une intimité parfaite, d’une sobriété excellente. Ce texte raconte la souffrance. Ce texte raconte un milieu, les années 80-90, une intelligentsia qui se retrouvait, qui partageait beaucoup de points communs intellectuels, de grandes discussions, beaucoup d’amitié et il faut le dire, un sentiment de supériorité, un sentiment qui disait : « Il est interdit d’interdire », c’est complètement rétrograde… Nos enfants doivent être libres ! A tel point que ces parents, ceux qui en avaient l’autorité ont perdu à l’esprit, le fait que leur liberté s’arrêtait là où commençait celle de leurs enfants, et ils ont perdu le sens de la responsabilité, ils ont perdu le sens de leurs devoirs.
C’est un texte dur. C’est un texte qui juge. Un texte qui juge une mère qui a failli, mais qu’on aime toujours et c’est un texte sur ces jumeaux (garçon-fille) qui se sentent coupables, coupables de dénoncer un homme qu’ils ont beaucoup aimé –pour ces deux jumeaux– et aussi pour Camille Kouchner puisqu’elle savait et par sentiment de devoir envers cet homme à qui elle devait tout, parce que c’était le beau-père extraordinaire ! Elle n’a pas parlé. C’est une double punition. Ils ont souffert, souffert dans leur chair pour ce garçon, souffert dans ce sentiment pour cette jeune fille qui n’a rien dit !.
C’est magnifique ! J’espère que c’est un livre qui libère, mais j’espère qui soigne également… Qu’il permettra à d’autres personnes d’oser parler parce que je crois que le nœud du problème est là ! Il faut oser parler, même si les personnes qui ont fait ça ont souvent l’autorité !
Quentin : « La familia grande« , on pourrait en parler longtemps car on sent Marie-Adélaïde, vous êtes plongée dedans!
M.Adélaïde : Oui ! Je pense que c’est un livre très touchant. C’est un livre très bien écrit, dans la retenue et je pense que c’est important que de tels ouvrages existent.
Écoutez Marie-Adélaïde sur France Bleu Maine, en compagnie de Quentin Enée – (émission du 19 janvier)
Marie-Adélaïde/MC
*Camille Kouchner, 45 ans, est maître de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.
La familia grande – 208 pages – prix : 18 € – (publié le 05/01/21)