Jules Renard – Journal (Collection Bouquins)- & Poil de Carotte – Folio junior

« La poésie m’a sauvé de l’infecte maladie de la rosserie » (Journal 9.1.1908 -J. Renard)

22 Février 1864 : Naissance de Jules Renard à Châlons du Maine (Mayenne) – 22 mars 1910 décès de Jules Renard à Paris, 44, rue du Rocher et enterrement civil à Chitry-les-Mines (Nièvre). A 17 ans, il quitte Chitry-les-Mines, où ses parents s’étaient installés, et vient à Paris. Il prépare l’Ecole normale supérieure, puis se décide d’écrire : des vers, tout d’abord. « Les Roses ». Il fait son service militaire à Bourges, puis l’ayant accompli, cherche un emploi. Ses revenus sont plus que modestes, il écrit « Les Cloportes » -qu’il ne publie pas- et épouse Marie Morneau, en 1888. A cette période de misère, succède une époque faste au cours de laquelle il ne cesse de publier : « L’Ecornifleur » (1892), « Poil de Carotte » (1893), « Le Vigneron dans sa vigne » (1893), « Histoires Naturelles » (1894)… Il a deux enfants, fréquente les milieux littéraires à la mode, fait provision de notes pour son « Journal », loue La Gloriette à Chaumot où il est élu conseiller municipal, reçoit la Légion d’honneur. Il écrit des pièces de théâtre, devient maire de Chitry (1904) et rentre à l’académie Goncourt, en 1907. Entre 1898 et 1909, paraissent « Les Bucoliques » et « Monsieur Vernet ». En 1909, sa mère se noie dans un puits. Sa propre fin est proche ; il meurt à Paris d’artériosclérose le 22 mai 1910.

« Ne pas se tromper aux figures hautaines et silencieuses : ce sont des timides » écrit Jules Renard parlant de lui. Comme tous les timides, il répugnait à se confier aux autres. Son « Journal » lui sert de confident, d’interlocuteur, de complice. C’est à la mémoire des feuillets qu’il remet ses pensées les plus secrètes et les plus contradictoires. Ardent dreyfusard, il écrit : « Je suis écœuré à plein cœur, à cœur débordant, par la condamnation d’Emile Zola… » Mais il confesse ailleurs : « Nous sommes tous des antijuifs ». Quelques-uns parmi nous ont le courage ou la coquetterie de ne pas le laisser voir. » Il se répand en réflexions misogynes : « Si jamais une femme me fait mourir, ce sera de rire » ; « Dès qu’on dit à une femme qu’elle est jolie, elle se croit de l’esprit » ; « La femme est un roseau dépensant. » Mais n’est-ce-pas pour exorciser le chant des sirènes ? « Je les aime toutes. Je fais des folies pour elles. Je me ruine en rêves ».

Anticlérical, antireligieux convaincu, auteur de « La Bigote », au Journal il confie cependant : « J’ai l’esprit anticlérical et un cœur de moine ».

Il avait une conscience amère, injuste et orgueilleuse de ses limites, mais aussi de ses qualités, celles des grands écrivains -l’humour, l’ironie, la poésie : « Les ironistes, ces poètes scrupuleux, inquiets jusqu’à se déguiser. »

Portrait d’une époque et d’un milieu, peinture des naturels du Morvan, et par-dessus tout portrait d’une âme poétique jusqu’à la souffrance, le « Journal » de Jules Renard est un chef-d’œuvre de la langue française et le témoignage d’un grand moraliste : « Je me fais une haute idée morale et littéraire de l’humour. » (Henry Boullier, professeur à la Sorbonne)

LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/M.Christine

JOURNAL – 1032 pages – prix 31 € – parution : 28/05/1990 – POIL DE CAROTTE 226 pages – prix : 4.90 € (à partir de 10 ans) parution 10/08/18 (Folio junior)

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