Lisez et Écoutez Cyril Dion « Pour conclure l’émission » de la Grande librairie du 1er mars, animée par Augustin Trapenard, en cliquant ici !

On pourrait dire que la poésie ne peut rien. Ne sert à rien. Que c’est juste un bel ornement.
Car, que peuvent les vers de Rimbaud face aux chars de Poutine ?
Que valent les trésors délicats d’Emily Dickinson quand le climat se dérègle, que les forêts brûlent, que l’eau vient à manquer ?
Rien. Et tout à la fois.
Car c’est de piétiner la poésie que ce monde est malade
D’ériger des tours, de construire des parkings, d’aligner des hangars,
De mobiliser nos yeux, nos sens sur des myriades d’écrans, de caresser à longueur de journées, de petites plaques de verre rétro-éclairées plutôt que des peaux, des écorces, des ruisseaux,
Ce que nous perdons aujourd’hui sous les coups de butoir de la croissance et de la compétitivité, c’est la poésie du monde.
Les dauphins du fleuve Yangtze, les phoques moines des Caraïbes, les pumas de l’est américain, les brises fraîches des nuits d’été.
Alors, peut-être que ce que le monde nous disait à bas bruit, et qu’il commence désormais à rugir, c’est que notre salut tient à la poésie.
A un basculement de priorité.
Que nous ne sommes pas venus en ce monde pour produire et consommer et construire pierre à pierre le « cauchemar climatisé » que Kerouac et Miller vomissaient.
Que nous sommes ici pour les étreintes, les baisers,
Pour les horizons rougeoyants et le babillage des merles.
Pour nous tenir debout, libres et dignes.
Pour planter, veiller, perpétuer…
Vous vous dites peut-être que je suis un rêveur !
Mais je ne suis pas le seul.
Alors, j’espère qu’un jour vous viendrez rêver avec nous
Et le monde ne fera plus qu’UN !
UN JOLI TEXTE A MÉDITER LONGUEMENT !
LIBRAIRIE DOUCET LE MANS/MC