A la manière de Flaubert, dans « Cœur simple »

Après le très remarqué « Neverhome » (Actes Sud et Babel) Laird Hunt nous offre, dans ce court roman, le portrait d’une femme ordinaire des États-Unis de la Grande Dépression ; un destin qui oscille constamment entre les épreuves de la vie et le désir pudique de trouver sa place dans une Amérique en pleine mutation. Orpheline très tôt, traitée, avec rudesse par une tante qui croit uniquement en la vertu du travail, Zorrie prend la route à l’Ouest à sa mort et trouve un emploi dans une usine d’horloges. Mais son Indiana natal lui intime de revenir sur ses terres où elle trouve l’amour. En superposant des moments de vie intimes, Laird Hunt écoute les silences d’un quotidien marqué par une vie de labeur. Les instantanés de joie sont fugaces, érodés par le temps. Ce récit est très âpre, furieusement poétique : une mise en abyme qui convoque les soubresauts de l’Histoire. L’écriture, envoûtante, où la beauté et le tragique se croisent au détour d’un même chemin, interpelle l’âme profondément.

Lu et conseillé par Linda Pommereul (Librairie Doucet Le Mans)/MC – d’après article Revue Page des Libraires n° 224)

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